Matières premières : la baisse des cours pourrait durer 15 ans

En raison d'une offre abondante conjuguée à un ralentissement de la demande mondiale, nous sommes entrés dans un cycle assez long de prix déprimés, conclut la 30e édition du rapport Cyclope, qui fait référence dans ce domaine. En 2015, les cours ont baissé en moyenne de 38% par rapport à 2014.
La baisse de 2015 a été plus modérée pour les céréales (-6% pour le blé, -9% pour le maïs).

La déprime des cours mondiaux des matières premières, en baisse de 40% en 2015, risque de se prolonger. Et cela pendant une période "assez longue" en raison de l'abondance de l'offre, a estimé mardi 24 mai Philippe Chalmin, coordinateur du rapport Cyclope sur le secteur. Le professeur à l'université Paris-Dauphine a déclaré lors d'une conférence de présentation de la 30e édition de ce rapport, qui fait référence dans le domaine:

"On est entrés dans une période assez longue de prix durablement déprimés", un type de cycle dont "l'histoire montre que cela peut durer une quinzaine d'années".

Quelque 80 experts ont participé à la rédaction de ce pavé de près de 800 pages, qui couvre les matières premières "de l'ananas au zirconium".

Cacao et potasse rares produits en hausse

La baisse des cours a atteint en moyenne 38% en 2015 par rapport à 2014, pétrole (-46%) et minerai de fer (-42%) en tête, suivis par la poudre de lait (-40% environ), le gaz naturel (-29%) et le nickel, selon l'indice mis au point par Cyclope. La viande de porc et le beurre ont chuté de 10% à 30% selon les régions du monde, tandis que soja, huile de palme, café, cuivre, charbon et sucre se sont payés 20 à 25% moins cher. La baisse est plus modérée pour les céréales (-6% pour le blé, -9% pour le maïs).

Seuls produits à s'inscrire en hausse: le cacao (+2%) et la potasse (+3%), ainsi que le thé et l'huile d'olive.

De nouveaux projets miniers

Parmi les facteurs explicatifs, le ralentissement de la demande mondiale, notamment en Chine, mais surtout une offre abondante. La fin des années 2000 a été marquée par "la crainte de manquer de ressources. Producteurs et financiers ont donc financé de nouveaux projets miniers et de production d'énergie", qui ont contribué à l'abondance actuelle, analyse Philippe Chalmin.

Face aux prix bas, la réaction des grands producteurs est souvent "d'inonder le marché pour sortir les autres", comme l'Arabie saoudite pour le pétrole, avec comme résultat la poursuite de la hausse des excédents et de la baisse des prix, selon l'expert.

(Avec AFP)

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Commentaires 4
à écrit le 25/05/2016 à 11:43
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Euh, prévoir à 15 ans, alors que nos "grosses têtes" sont incapables de prévoir à 1 semaine, me parait tout à fait risible :-)

à écrit le 25/05/2016 à 9:35
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experts.prévisions....doutes.

à écrit le 24/05/2016 à 16:34
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les investissements vont s'arreter l'offre se reduire, et ca va repartir... apres il est clair que ca va prendre un peu de temps...

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