Vendre en ligne? Seules 15% des sociétés françaises (occupant plus de 10 personnes) s'y sont résolues. Le montant des transactions qu'elles ont réalisées par internet, quel que soit le support, a atteint 3,7% du total des ventes réalisées par l'ensemble des entreprises de plus de 10 personnes, d'après une étude de l'Insee diffusée ce 12 mai et portant sur des données de 2013.
Les ménages achètent de plus en plus en ligne
En cinq ans, ce poids de l'e-commerce dans l'économie française a grimpé de 0,9 point, principalement porté par les ventes réalisées auprès des particuliers. Celles-ci représentent en effet 1,8% du total des ventes réalisées en France en 2013, contre 1% en 2009.
Ces ventes en ligne aux particuliers ("BtoC") atteignent ainsi quasiment la moyenne européenne (1,9%) mais restent loin derrière le Royaume-uni, (3,6%). Elles dépassent également celles de l'Allemagne (1,2%). Mais, si l'on ajoute les ventes aux entreprises et aux administrations, les entreprises d'outre-Rhin sont un peu plus actives en ligne (3,9% des ventes au total). Sur le Vieux Continent, la Norvège se détache avec un poids de 8,7%.
Le chiffre d'affaires augmente, mais la rentabilité ?
Pour les entreprises qui enregistrent des transactions en France, qu'elles soient françaises ou pas, le chiffre d'affaires en ligne a beau augmenter, la rentabilité n'est pas toujours au rendez-vous. Si 17% des sociétés concernées déclarent avoir profité de ces opérations, 14% d'entre elles estiment ainsi que leurs marges se sont réduites au cours de l'année précédent l'enquête.
"L'impact négatif sur les marges domine dans le commerce de détail et de l'hébergement", soulignent les auteurs de cette étude.
En réalité, la rentabilité, au moins à court terme, n'est pas forcément un but. Une entreprise sur deux qui vend des biens ou des services en ligne n'y songe même pas. L'objectif peut-être d'accroître sa notoriété, de fidéliser ses clients ou d'augmenter le nombre de références mis à disposition des clients. Cet absence relative de rentabilité à court terme se vérifie surtout auprès des entreprises du commerce de détail, qui ont très largement entamé une révolution de leurs modèles.
Vendre en ligne pour attirer les clients en magasin?
Une très large majorité de détaillants combinent achat en ligne et retrait en magasin, ou commande en magasin et livraison à domicile. Par exemple, les trois quarts des commerçants qui vendent au détail dans des points de vente physiques ont ainsi opté pour la première solution.
Mais seuls 19% d'entre eux affirment que cela s'est traduit de façon positive sur l'activité de leurs points de vente physiques. Pour 9% au contraire, le développement de la vente en ligne s'est fait au détriment des ventes en magasin.
D'autres études, moins exhaustives, avancent un chiffre supérieur. Ainsi, selon une enquête réalisée par UPS en Europe, 30% des distributeurs constatent une augmentation de leurs ventes dans leurs magasins physiques après l'installation de points de retraits à l'intérieur de ces dernières.
>> Lire: Distribution : le point de retrait, un délicat passage du virtuel au réel
Au total, plus de 8 entreprises sur 10 qui vendent leurs produits ou services via plusieurs canaux ont choisi de pratiquer les mêmes prix quel que soit le canal.
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