Négociations commerciales : les industriels de l'agroalimentaire ont obtenu une hausse de 9% en mars 2023

A l’issue des négociations commerciales annuelles conclues le 1er mars 2023, les industriels de l’agroalimentaire ont rehaussé de 9% en moyenne, le prix des produits qu’ils vendent aux distributeurs, selon le médiateur des relations commerciales agricoles. Cette hausse leur a permis de reconstituer leurs marges. En revanche, elle a renforcé l’inflation alimentaire.
Les industriels de l’agroalimentaire ont fait monter de 9% en moyenne, le prix des produits qu’ils vendent aux supermarchés.
Les industriels de l’agroalimentaire ont fait monter de 9% en moyenne, le prix des produits qu’ils vendent aux supermarchés. (Crédits : Reuters)

Une bonne nouvelle pour les industriels entraîne parfois une mauvaise nouvelle pour les consommateurs. C'est du moins la leçon qui peut être tirée à l'issue des négociations commerciales annuelles conclues le 1er mars 2023 dans le secteur agroalimentaire. Selon Thierry Dahan, le médiateur des relations commerciales agricoles, interrogé par l'AFP ce mercredi 24 mai, les industriels de l'agroalimentaire ont obtenu une hausse moyenne de 9% du prix d'achat de leurs produits par les supermarchés.

Lire aussi« Les agriculteurs sont contre le panier anti-inflation » (Christiane Lambert, présidente de la FNSEA)

Selon le médiateur, qui cite des chiffres de l'Observatoire des négociations commerciales annuelles (un « groupe de travail » qui réunit des représentants des distributeurs et des industriels), ces derniers avaient demandé 14% de hausse en moyenne. Objectif affiché, répercuter des coûts de production. L'augmentation de 9%, évaluée à 10% dans un premier temps par les industriels, s'ajoutait à celle obtenue à l'issue des négociations rouvertes en 2022 afin de compenser la flambée des matières premières liée à la guerre en Ukraine.

Des hausses de prix pour reconstituer les marges des industriels

Au total, les industriels ont ainsi obtenu des supermarchés une revalorisation de 16% du prix d'achat de leurs produits sur un an, de mars 2022 à mars 2023, selon l'observatoire. Thierry Dahan a souligné auprès de l'AFP le caractère inédit de cette augmentation à deux chiffres qui permet, selon lui, aux industriels de « reconstituer leurs marges » après huit ans de déflation.

L'augmentation de 9% « s'explique par la prise en compte totale de la hausse des prix agricoles, comme le prévoit la loi (Egalim, ndlr), et la prise en compte partielle des autres coûts (emballage, énergie, salaires, transports, etc.) », explique l'observatoire. Depuis la fin de l'année 2002 toutefois, les cours de certaines matières premières agricoles (blé, huiles végétales) ou de l'énergie ont eu tendance à se stabiliser, voire à baisser.

Le trimestre anti-inflation permet d'atténuer les hausses de prix

Si, pour Thierry Dahan, cette variation « n'est pas une mesure de l'inflation » alimentaire en rayons, cette forte revalorisation a forcément « pesé sur les prix à partir de mars (2022, ndlr), et continuera de peser encore cette année », le temps qu'elle soit totalement répercutée par les supermarchés.

Ces mêmes industriels ont donc accepté la semaine dernière, sous la pression du gouvernement, de rouvrir les négociations avec les distributeurs pour essayer de contenir une inflation du prix des denrées alimentaires estimée par l'Insee à 15% sur un an au mois d'avril.

Pour tenter de soulager le portefeuille des consommateurs, le ministère de l'Economie a aussi mis en place le trimestre anti-inflation. Depuis le 15 mars et pour trois mois, la plupart des supermarchés se sont engagés à vendre une sélection de produits au « prix le plus bas possible », formule leur laissant une grande liberté de manœuvre. L'objectif pour Bercy : tenter d'endiguer l'inflation galopante dans les rayons des supermarchés, encore mesurée à près de 16% sur les prix de l'alimentaire sur un an en mars. Selon le gouvernement, « en moyenne depuis sept semaines, les prix des produits du trimestre anti-inflation ont baissé de 13% dans le panier », une analyse qualifiée de « fausse » par l'influente association de consommateurs UFC-Que Choisir, qui dit avoir relevé de faibles hausses des prix dans plusieurs enseignes.

Face au succès de cette mesure auprès de l'opinion publique, Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie, a annoncé que « on va évidemment prolonger (l'opération) d'un trimestre supplémentaire parce que l'été est difficile », a-t-il déclaré Bruno Le Maire sur France 2 samedi soir.

(Avec AFP)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 25/05/2023 à 8:08
Signaler
La bête immonde.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.