Comment Accor s'emploie à draguer les voyageurs russes

L'expansion du groupe hôtelier en terre russe revêt une importance stratégique pour attirer la clientèle locale, réputée pour sa prodigalité, dans le réseau mondial du groupe.
le PDG d'Accor, Denis Hennequin Copyright Reuters

Accor vient d?ouvrir en juin son premier hôtel Mercure à Moscou et y affiche déjà un taux de occupation de 83 %. Une réussite qui s?explique au moins en partie par le déficit de chambres à Moscou. Les 109 chambres du Mercure se situent dans le quartier historique de l?Arbat, où la concurrence en grands hôtels de luxe est vive . "Il se distingue nettement de l?offre des autres hôtels du quartier, souligne le directeur général d?Accor Russie-CEI, Alexis Delaroff. Le design intérieur a été conçu par une designer français, Isabelle Jacquart. C?est un hôtel unique, nous préférons aujourd?hui casser la standardisation".

La chaîne Accor compte désormais quatre hôtels à Moscou (deux Novotels, un Ibis et un Mercure) et prévoit d?en ouvrir un cinquième avant la fin de l?année. "Ce sera un Novotel de 360 chambres, situé dans le quartier d?affaire Moskva-City [une sorte de quartier de la Défense]" explique Alexis Delaroff. "Nous tablons sur un taux d?occupation de 75 % d?ici à 2 ou 3 ans, avec un tarif moyen de 150 euros la nuit". Dans les projets moscovites d?Accor figurent également deux projets de combinés Ibis/Ibis budget de 600 chambres chacun dans des quartiers un peu moins centraux. "Nos partenaires attendent l?autorisation des autorités de Moscou. Le projet a pris deux ans de retard à cause du changement de municipalité" révèle le directeur du développement d'Accor-CIS, Philippe Bone. "Dans la catégorie luxe, Accor patiente en attendant la construction d?un Sofitel à 200 mètres de la Place Rouge. "Là aussi, nos partenaires attendent une autorisation de la mairie", précise Philippe Bone.

14 hôtels Accor dans les pays de la CEI

La stratégie d?Accor vise un développement sur Moscou et les capitales des pays voisins : Kiev, Alma Aty, Minsk, Astana. "Moscou est la ville la plus riche de toutes, c?est pourquoi nous y focalisons nos efforts", souligne Alexis Delaroff. Environ un milliard de dollars ont été investis en 2011 dans le secteur hôtelier moscovite. La capitale russe a attiré l'an dernier environ 4,2 millions de visiteurs étrangers, ce qui s'est traduit par un taux de remplissage de 69 % pour la même année, avec un prix moyen par nuit de 215 dollars. Moscou se caractérise par un déficit aigu de lits bon marchés. Les chambres de catégorie économique (moins de trois étoiles) ne représentent qu?un quart du total des 37.500 chambres d?hôtels moscovites.

La CEI restera une région mineure pour Accor, avec seulement 14 hôtels contre un total de 4.000 dans le monde. "Mais la zone est très importante stratégiquement car elle compte 300 millions de russophones. Nous devons être présents avec nos marques. Les Russes voyagent de plus en plus. L?objectif c?est qu?ils utilisent nos hôtels ici et dans notre réseau global", souligne Alexis Delaroff.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.