James Bond : le marketing ne meurt jamais

Le dernier opus des aventures de l'espion britannique, Skyfall, est sorti ce vendredi dans les salles obscures de l'Hexagone. Heineken, Omega, Tom Ford, Sony... Comme toujours, une flopée de marques ont accolé leurs noms au plus célèbre des barbouzes. Pourtant, on est encore loin du déluge marketing qui a caractérisé les années Pierce Brosnan.
Avec Skyfall, Daniel Craig endosse le smoking de 007 pour la troisième fois. Copyright Reuters

Cette année, James Bond souffle ses 50 bougies. Depuis le succès de James Bond contre Dr. No en 1962, l'espion en smoking n'a pas chômé : il s'est hyperpopularisé, se muant en une marque particulièrement rentable pour les annonceurs et publicitaires. Skyfall, le dernier opus des aventures du barbouze le plus connu du cinéma, ne fait pas exception. Le film, qui est sorti ce vendredi dans les salles obscures de l'Hexagone (un vendredi, excusez du peu), ne fait pas exception. Loin de là.

Sony, avec ses ordinateurs Vaïo, est une nouvelle fois de la partie. Il en va de même pour les montres Omega, qui ont créé pour l'occasion une Seamaster Planet Ocean, estampillée d'un 007 sur la boucle du bracelet (5.007 exemplaires sont disponibles). Coca Cola, pour sa part, habille ses bouteilles de Coca Cola Zero du profil de Daniel Craig, qui incarne l'espion britannique pour la troisième fois. Tom Ford est aussi dans le coup, tout comme les vernis à ongle OPI, les voitures Ford, Perrier, Gillette, Philips... Et la liste est encore longue. De quoi faire hurler certains fans, qui, sur de nombreux forums, s'insurgent du vecteur marketing qu'est devenu leur 007 fétiche.

"Un arbre de Noël marketing" ?

Pis, pour cet opus, James Bond a même eu le culot de troquer son cultissime vodka-Martini pour une bière Heineken. Et ce, en échange d'un juteux contrat publicitaire de 35 millions d'euros, soit près d'un cinquième du budget total du film (170 millions d'euros). Diantre, quel affront! James Bond ne serait-il donc plus qu'un vulgaire "homme sandwich"? Un produit racoleur pour marques en manque de visibilité? Pas tout à fait.

Pour Guillaume Evin, journaliste indépendant et auteur de Goldmaker 007. Comment James Bond est devenu le plus gros succès de l'histoire du cinéma (Fayard), l'espion britannique ne s'est pas mué cette année en "un arbre de Noël marketing". Depuis ses débuts au cinéma, le barbouze de Sa Majesté a été accompagné par différentes marques. "Il y a déjà eu un pic en 2002 à la sortie de Meurt un autre jour avec Pierce Brosnan", explique-t-il. A ce moment-là, "il y a eu un décalage flagrant entre le ressenti du public", qui fustigeait un film publicitaire, et les annonceurs, "qui se félicitaient d'une très bonne opération marketing".

Un tremplin de choix

A en croire Guillaume Evin, le "coup" d'Heineken n'a rien de particulièrement choquant. Mieux, il aurait été rondement mené par Sam Mendes, le réalisateur. Explications : "Dans le film, James Bond se retrouve avec une Heineken à un moment où il est au plus mal. Où en quelque sorte, ce n'est plus vraiment James Bond", raconte le journaliste, qui juge la man?uvre plutôt "maligne".

Reste que cette initiative montre à quel point James Bond est devenu un tremplin de choix pour doper son image auprès du grand public. Les champagnes Bollinger en sont le meilleur exemple. Comme le rappelle Clément Ganier, directeur marketing de la société familiale, "Bollinger est arrivé en 1973", au moment où James Bond se cherchait "un champagne emblématique". "Nous constituions un choix logique, dans la mesure où nous sommes le fournisseur officiel du trône d'Angleterre depuis 1884, un privilège accordé par la reine Victoria", raconte fièrement le directeur marketing.

"On est le champagne de James Bond !"

Un accord a donc vu le jour, sous la forme d'un "gentleman agreement", et la marque de champagne n'a donc pas eu à débourser un centime pour voir ses magnums apparaître à l'écran. Sans être toutefois maître de l'image de son champagne dans les films. Pour Skyfall, Bollinger a par ailleurs sorti un coffret en édition limitée (30.000 exemplaires) : le Bollinger 002 for 007, qui renferme une bouteille de la cuvée 2002. Ces initiatives constituent un atout de choix pour se développer à l'international. "Dans les pays émergents, comme la Chine, c'est extrêmement puissant de pouvoir dire : 'on est le champagne de James Bond!'", s'enthousiaste Clément Ganier. La lune de miel entre les marques et 007 n'est vraisemblablement pas prête de s'achever.

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Commentaires 6
à écrit le 29/10/2012 à 9:17
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Je suis allé voir le film hier .... tres tres bien ... avec rôle de James bond anti héro !

à écrit le 28/10/2012 à 18:20
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Un très très bon film. A voir sans faute.

à écrit le 27/10/2012 à 19:30
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Un costume William saurin ????

à écrit le 27/10/2012 à 19:24
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Ce qui me fait tousser ... c'est de voir delà pub avant les films .... j'ai payé ma place tout de même !!!!?

à écrit le 26/10/2012 à 19:31
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Merci à l'auteur d'éviter les erreurs : Daniel Craig et non Daniel Craigh, Tom Ford et non YSL.

à écrit le 26/10/2012 à 18:49
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Ca ne donne vraiment pas envie d'aller voir ce navet !

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