« L’œnotourisme est l’un des points forts de l’attractivité de notre région » (Sophie Ollier Daumas, directrice de Bourgogne-Franche-Comté Tourisme)

SÉRIE D'ÉTÉ – BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ. (1/4). De la Bourgogne au Jura, le vignoble se réinvente. La Bourgogne-Franche-Comté compte parmi ses territoires, l’un des vignobles les plus connus au monde. Loin du tourisme de masse, son offre est dans l’air du temps avec des activités « cousues main ». Premier volet d'une série en quatre épisodes, l'interview de Sophie Ollier Daumas, directrice de Bourgogne-Franche-Comté Tourisme, qui détaille les enjeux de l'oenotourisme dans la région.
Sophie Ollier Daumas, directrice de Bourgogne-Franche-Comté Tourisme
Sophie Ollier Daumas, directrice de Bourgogne-Franche-Comté Tourisme (Crédits : Alain DOIRE/BFC Tourisme)

LA TRIBUNE- Comment se porte l'œnotourisme dans votre région ?

Sophie Ollier Daumas - La dimension oenotouristique est forte dans notre région. En particulier en Bourgogne, mondialement connue pour ses vins. C'est un thème qui intéresse les touristes et sur lequel nous sommes attendus. Depuis 2015, les Climats du vignoble de Bourgogne ont rejoint la liste du Patrimoine Mondial de l'UNESCO, reconnaissant ainsi son modèle de viticulture de terroir pour le monde entier et son héritage d'un patrimoine bâti exceptionnel lié à la culture de la vigne et à son économie. En mai dernier, nous avons lancé le concept de la Vallée de la gastronomie-France, en partenariat avec Auvergne-Rhône-Alpes, qui permet d'identifier des offres remarquables, sur un périmètre allant de Dijon à Marseille. C'est en quelque sorte la réécriture moderne des célèbres N6 et N7. Les équipes des comités touristiques régionaux ont pris leur bâton de pèlerin pour réunir des offres dans diverses catégories : restauration, vignoble, artisanat, lieux de visite, activités autour du vin et de la gastronomie. En 2022, notre région se dotera d'un grand équipement : la Cité des vins et des Climats de Bourgogne, ou mieux encore, d'un réseau de cités à Beaune, Chablis et Macon ; des lieux de référence destinés à tous ceux qui veulent découvrir et comprendre l'infinie richesse de son vignoble. Sans oublier la Cité internationale de la gastronomie et du vin qui ouvrira également ses portes au printemps prochain et qui se situe au kilomètre zéro de la route des grands crus. Nous avons également des offres complémentaires comme la maison du Comté qui vient d'être inaugurée cette année, à Poligny (Jura). Il est important de créer une dynamique car les touristes qui découvrent notre région organisent souvent des parcours itinérants de Dijon jusqu'aux montagnes du Jura afin de réaliser un séjour complet. Tous ces projets représentent des atouts concurrentiels indéniables. L'œnotourisme est l'un des points forts de l'attractivité régionale car nous avons tout de même, une centaine d'AOC et une dizaine de destinations labellisées Vignobles et Découvertes.

Le vignoble bourguignon offre-t-il un tourisme différent ?

À cette question, la Bourgogne-Franche-Comté répond à une autre question essentielle : Comment faire du cousu main ? À la différence d'autres régions viticoles où le tourisme est très organisé avec des visites de caves formatées comme dans le Sud-Ouest, où une seule grande route des vins comme en Alsace, notre région propose des activités plus expérientielles. Nous ne sommes pas dans le tourisme de masse, standardisé et stérilisé, mais dans l'idée de partager un moment unique, durable, pas seulement dans le sens écologique du terme mais aussi dans la volonté de créer une expérience qui dure dans le temps. Notre métier, c'est de vendre du rêve. Nous sommes des fabriques à souvenirs. Nous souhaitons accueillir les touristes qui ont envie de se cultiver, de se régénérer, de se reposer. La crise sanitaire nous invite à changer de monde. Certes, les loisirs sont importants, mais les vacances représentent aussi bien un voyage physique qu'intérieur. C'est pourquoi, nos destinations sont adaptées à l'air du temps. La Bourgogne-Franche-Comté n'est peut-être pas une grande région touristique au même titre que l'Occitanie mais, c'est justement cela qui fait sa force aujourd'hui. Nous capitalisons sur la nature avec les montagnes du Jura, l'art de vivre, la gastronomie et le patrimoine.

Quels sont vos objectifs chiffrés ?

Notre objectif est de récupérer la fréquentation de 2019, soit entre 8 et 9 millions de nuitées dans l'hôtellerie. Cette année, nous n'allons sûrement pas retrouver la clientèle des marchés lointains, mais les marchés européens semblent se mobiliser pour revenir dans notre région. Pour l'instant, selon notre étude, 73% de nos professionnels se disent satisfaits pour la saison 2021.

Lire ici les autres épisodes de cette série

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Commentaires 4
à écrit le 26/07/2021 à 13:39
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En effet les meilleurs vins de France et donc du monde se trouvent en Bourgogne il n'y a pas photo mais bon la région bordelaise a abandonné la compétition depuis longtemps maintenant avec son arrosage massif de produits chimiques sur ses vignes et c...

le 26/07/2021 à 15:56
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Et Sancerre c'est de la bibine ?

le 26/07/2021 à 18:49
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Beaucoup de Côtes du Rhône en tête de liste aussi.

le 27/07/2021 à 9:23
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Oui mais alors le côté du Rhône a été massacré lui aussi par les produits chimiques, ils ont copié l'exemple bordelais arrachant leurs pourtant si magnifiques arbres fruitiers pour produire de la bibine, j'ai dans ma famille des viticulteurs de là ba...

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