EasyJet annonce que son bénéfice net annuel pour l'exercice clos au 30 septembre dernier a reculé de 152,30 à 83,20 millions de Livres, malgré un chiffre d'affaires en croissance de 31% à 2,36 milliards. C'est un peu mieux que ce que les analystes redoutaient. Le transporteur annonce détenir des réserves liquides de 863 millions.

La compagnie fait état de perspectives très difficiles et hautement incertaines, mais précise que ses réservations pour le trimestre en cours sont légèrement supérieures à celles de l'année précédente.

 Le nombre de passagers a augmenté de 17,3% à 43,7 millions, et le taux de remplissage de 0,4 point de pourcentage à 84,1%. Le revenu total par siège a augmenté de 12,6% (7,3% à change constant) sur l'année, et de 15,2% (9,3% à change constant) pour le seul deuxième trimestre, a constaté le groupe, grâce notamment aux revenus annexes et à l'acquisition de la compagnie régionale GB Airways le 31 janvier 2008.
La compagnie avait 165 avions le 30 septembre (contre 137 en septembre 2007) dont 16 acquis avec GB Airways.

Le groupe a cependant remarqué que "les perspectives économiques restent très difficiles et hautement incertaines". "Malgré cela, les réservations pour le premier trimestre de l'année financière en cours sont actuellement légèrement supérieures à l'année dernière", a-t-il dit. EasyJet va néanmoins réduire sa capacité pour l'hiver, avec une utilisation moyenne quotidienne de ses appareils de 9 heures au lieu de 11,6 heures l'hiver dernier.

Le groupe juge par ailleurs "incertaines" les perspectives pour l'été, "et les revenus dépendront de l'étendue de la baisse des dépenses de consommation en Europe et du niveau de la réduction de capacité des concurrents". EasyJet pense qu'il y aura "des réductions d'effectifs et des consolidations supplémentaires" chez beaucoup de concurrents faibles". Au total, le groupe se juge "financièrement solide", et sa direction "reste confiante dans les perspectives à venir" de la compagnie.

Sir Stelios Haji-Ioannou, qui a fondé easyJet en 1995, n'est pas entièrement de cet avis. Vendredi, easyJet avait fait savoir que Sir Stelios était désormais à la tête de 26,9% du groupe après avoir récupéré les 11,3% de sa soeur Clelia, et qu'il avait indiqué vouloir faire nommer deux administrateurs de son choix sous peine d'exercer son droit à redevenir président. EasyJet avait précisé que le fondateur souhaitait voir le groupe arrêter ses achats d'avions et se remettre à verser des dividendes.

Mardi, Sir Stelios a indiqué qu'il ne signerait pas les comptes, "car il est inquiet de l'application de certains principes comptables" par la compagnie, citant notamment "des estimations optimistes". Quant aux dividendes, qu'easyJet, concentrée sur son expansion, n'avait jamais versés jusqu'alors, Sir Stelios estime qu'ils devraient être versés à partir de 2011, "si le marché et les liquidités de l'entreprise le permettent".
Il a ajouté qu'il s'était mis d'accord avec la direction pour réfléchir encore à la nomination "d'un ou deux" administrateurs non exécutifs."Je pense qu'avec une gestion soigneuse de la trésorerie, et en particulier des dépenses en capital plus prudentes, easyJet et ses actionnaires seront les grands gagnants de l'aviation européenne moyen-courrier", conclut-il.