LGV Paris-Nice : le tracé passera par les grandes villes

Le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo a retenu le tracé sud, dit des métropoles, passant par Marseille, Toulon et Nice pour le projet de la Ligne grande vitesse du sud-est de la France (LGV PACA).

Le gouvernement a tranché: la ligne à grande vitesse du sud-est de la France (LGV PACA), qui doit mettre Nice à moins de quatre heures de Paris à l'horizon 2020-2030, passera par Marseille et Toulon, comme le souhaitaient une majorité des élus de la région. Le tracé choisi, passant par Marseille, conforte aussi le statut de métropole méditerranéenne de la cité phocéenne.

Jean-Louis Borloo et Dominique Bussereau, respectivement ministre de l'Ecologie et secrétaire d'Etat aux transports, ont suivi les préconisations que leur avait remis à la mi-juin le médiateur nommé le 11 février par M. Borloo dans cet épineux dossier, marqué par 20 ans de tergiversations et de polémiques.

Dans un courrier adressé aux élus locaux de PACA, MM. Borloo et Bussereau, affirment que "le scénario Métropoles du Sud desservant les agglomérations d'Aix-en-Provence, Marseille, Toulon et Nice est le mieux adapté" et fait "l'objet de l'accord des parties".

Ils rappellent que le projet de LGV PACA est "un projet majeur qui participera à la constitution de l'arc méditerranéen Barcelone-Marseille-Gênes", en s'inscrivant "dans un projet d'amélioration globale de la desserte ferroviaire des trois métropoles de la région".

Deux tracés, sur 14 au départ, restaient en concurrence. Celui qui a été abandonné, dit nord, évitait les espaces très urbanisés de Marseille et Toulon, en suivant l'A8 et traversait le Haut-Var jusqu'à Nice.

Ce second tracé était plus rapide, moins onéreux (8 milliards d'euros contre 11,4 milliards, selon une estimation de janvier 2009) mais il avait pour désavantage de traverser des espaces naturels remarquables pour leur relief ou leur biodiversité -il longeait notamment la Sainte-Victoire- ainsi que les coteaux viticoles aixois et varois.

Conduits par l'ex-maire d'Aix en Provence Maryse Joissains - dont l'élection a été invalidée le 8 juin et qui doit affronter un nouveau scrutin le 12 juillet- des élus de toutes étiquettes politiques étaient d'ailleurs partis en guerre contre ce tracé nord, qu'ils accusaient de défigurer ces territoires, vitrine du tourisme local.

Les défenseurs du tracé du sud, élus et responsables économiques, soulignaient aussi qu'il attirerait deux millions de passagers de plus par an, c'est-à-dire des recettes supplémentaires gommant, à terme, la différence de coût des travaux.

Le groupe de travail dirigé par Yves Cousquer regroupant 22 représentants des grands élus de la région, Réseau Ferré de France (RFF), la SNCF et l'Etat, a permis de déminer le terrain, en inscrivant notamment le projet de ligne LGV dans une réflexion plus globale sur l'offre ferroviaire en région PACA et la complémentarité TGV-TER.

Mais le chantier s'annonce pharaonique, avec notamment de nombreux tunnels et gares souterraines, comme à Marseille où il faudra percer une nouvelle gare sous l'actuelle Saint-Charles. Si la LGV empruntera principalement les lignes existantes, "les solutions d'enfouissement seront massivement privilégiées", indiquent les ministres.

Des études complémentaires vont maintenant devoir être conduites par Réseau Ferré de France pour préciser les conditions de poursuite du projet, en vue du lancement de la procédure d'utilité publique. Quant à l'épineuse question du financement, elle va faire l'objet d'une mission confiée à Francis Idrac, inspecteur général des Finances.

Les collectivités locales, dont tous les représentants ont exprimé leur satisfaction lundi, devront assurer 40% de ce financement. Le président de la région PACA, Michel Vauzelle (PS) a assuré qu'elles "ne manqueront pas à l'appel".

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