Crash du Concorde : Continental poursuit Air France

En marge du procès de la catastrophe du Concorde, dans lequel le parquet a requis une condamnation à une amende de 175.000 euros contre elle, la compagnie aérienne américaine Continental Airlines a déposé plainte contre Air France pour "obstruction à la justice".

Continental Airlines a déposé plainte contre Air France pour "obstruction à la justice" en marge du procès de la catastrophe du Concorde. Ce n'est pas la compagnie aérienne américaine qui a rendu publique cette information mais le tribunal correctionnel de Pontoise (Val-d'Oise). Cette plainte intervient le jour-même où le parquet doit formuler ses réquisitions contre Continental au procès de cette catastrophe, qui avait fait 113 morts en juillet 2000 près de Paris.

Le ministère public tient Continental pour le principal responsable de cet accident, où il serait selon lui coupable "d'homicide involontaire", ce qui entraînerait une amende maximale de 375.000 euros mais aussi de très lourdes réparations à verser aux parties civiles, dont Air France.

Selon la version du parquet, le Concorde a chuté peu après son décollage de Roissy parce qu'une lamelle métallique tombée d'un avion de Continental a fait éclater un pneu de son train d'atterrissage, des fragments perforant ensuite le réservoir et provoquant un incendie fatal. Continental le conteste et se voit comme bouc émissaire des négligences de l'aéronautique française.

Dans le texte de la plainte déposée par la compagnie américaine à Bobigny (Seine-Saint-Denis) et versée au dossier du tribunal de Pontoise, l'avocat de Continental estime qu'Air France a dissimulé à la justice un document technique concernant la navigabilité du Concorde, dont la conservation était obligatoire. "Cette dissimulation constitue une obstruction à la justice", dit la plainte. L'avocat d'Air France présent au procès Concorde, Me Fernand Garnault, a vivement protesté à l'audience contre cette démarche, qu'il qualifie de "manoeuvre".

Le jugement du tribunal correctionnel sur le fond du dossier Concorde sera mis en délibéré fin mai après les plaidoiries de la défense, sans doute jusqu'à la fin de l'année. Ce vendredi, l'accusation a requis la condamnation à une amende de 175.000 euros de Continental Airlines. Si elle était suivie, la sanction entraînerait la responsabilité civile de la société. L'enjeu financier global dépasse les 100 millions d'euros.

Concernant deux employés de Continental, le mécanicien John Taylor et Stanley Ford, son chef d'équipe, une peine de 18 mois de prison avec sursis est requise. Le parquet requiert par ailleurs deux ans de prison avec sursis contre Henri Perrier, directeur du programme Concorde à l'Aérospatiale, devenue EADS. Il demande en revanche la relaxe de Jacques Hérubel, ingénieur en chef de ce programme de 1993 à 1995, et de Claude Frantzen, un des principaux dirigeants de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) de 1966 à 1994.

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Commentaire 1
à écrit le 21/05/2010 à 14:36
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rien de neuf aux méthodes des avocats américain

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