Le français CMA CGM, numéro trois mondial du transport maritime de conteneurs, a annoncé ce vendredi ne pas avoir actuellement de projet d'acquisition de navires. Cependant, il précise étudier sur le long terme, après 2013, des perspectives d'affrètement.

Plus tôt, le journal chinois Ta Kung Pao rapportait que le groupe français envisageait de passer pour deux milliards de dollars de commandes à des chantiers navals chinois, où il est plus facile d'obtenir des crédits bancaires qu'en Europe. "A la suite des informations parues ce jour, le Groupe CMA CGM précise qu'il n'a aujourd'hui aucun projet d'acquisition ou d'affrètement à long terme de navires", annonce l'affréteur dans un communiqué.

"Pour le long terme, au-delà de 2013, et afin d'assurer une amélioration constante de l'efficacité de sa flotte, le Groupe étudie avec plusieurs chantiers et partenaires financiers des projets d'affrètement de navires", ajoute-t-il. "Ces discussions qui n'engagent en rien le Groupe CMA CGM vont se poursuivre pendant plusieurs mois et n'ont pas pour objectif d'aboutir prochainement."

Selon le journal chinois, qui cite des sources industrielles, CMA CGM serait en discussions avec les deux principaux chantiers navals chinois, State Shipbuilding (CSSC) et China Shipbuilding Industry(CSIC), en vue de faire construire 20 porte-conteneurs d'une capacité de 9.000 à 10.000 équivalents vingt pieds (EVP).

La Banque chinoise d'import-export envisage de son côté d'accorder un prêt à CMA CGM, ajoute Ta Kung Pao, selon qui le groupe français prévoirait de commander d'abord cinq navires, avec une option sur les quinze suivants, et de les faire construire à Shanghaï et Dalian en vue de livraisons à partir de 2013.

CMA CGM s'est tourné vers les chantiers navals chinois après avoir essuyé un refus de la part de ceux de Corée du Sud, a dit une des sources du journal chinois. La Chine a pour politique de soutenir ses exportations de matériel électrique et de machinerie, dont les produits des chantiers navals, en concurrence avec ceux de Corée du Sud pour la première place mondiale.

Les groupes de fret maritime sont pénalisés par une surabondance de l'offre et des coûts élevés en carburant, dans un contexte de crainte pour l'économie mondiale. En raison de la crise de la dette en Europe, de nombreuses banques du continent refusent désormais de financer ce secteur très cyclique et pénalisé par l'érosion du prix du transport.