Concurrence : Eurotunnel conteste le projet de reprise de SeaFrance

L'opérateur du tunnel sous la Manche veut s'assurer du respect de l'équité sur le marché trans-Manche dans le cadre du projet de reprise de la compagnie SeaFrance.
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Eurotunnel a annoncé ce mercredi avoir saisi l'Autorité de la concurrence dans le cadre du projet de reprise de la compagnie de ferries SeaFrance, confirmant une information du Figaro. Cette information intervient alors que le tribunal de commerce de Paris doit se prononcer le 16 novembre sur le projet de rachat de la compagnie par Louis Dreyfus Armateurs, via sa filiale LD Lines, associé au groupe de ferries danois DFDS.

L'opérateur du tunnel sous la Manche a déjà contesté le projet de reprise de SeaFrance. Dans une lettre du 26 octobre, que Le Figaro dit avoir consultée, Eurotunnel estime que l'intégration des lignes de SeaFrance dans la future société par le biais des fonds publics qui lui seraient alors fournis, lui donnerait un avantage concurrentiel tout à fait anormal et inacceptable. "Eurotunnel confirme que cette lettre a été envoyée", a indiqué à l'agence Reuters une porte-parole du groupe.

Eurotunnel demande à l'autorité de la concurrence de jouer son rôle. "Il ne s'agit pas d'une lettre contre un armateur en particulier, LD Lines, DFDS ou SeaFrance, mais Eurotunnel veut être sûr que l'Autorité de la concurrence va veiller à ce que le marché transmanche soit sain et loyal, sans distorsion de la concurrence", a-t-elle ajouté.

Eurotunnel avait exprimé son inquiétude cet été dans la perspective d'une recapitalisation de la compagnie maritime. Cette dernière était en cours d'examen par la Commission européenne et qui pourrait renforcer un de ses principaux concurrents.

"On peut s'étonner que l'offre initiale (de reprise, NDLR) de LD Lines et DFDS à trois euros, un euro par bateau, ne valorise pas le facteur humain. On peut s'interroger sur le fait que LD Lines demande de nouvelles subventions publiques", a expliqué la porte-parole d'Eurotunnel. Selon une source proche du dossier, LD Lines pourrait obtenir une subvention publique de 300 millions d'euros dans le cadre de son projet de reprise de SeaFrance.

Fin octobre, la Commission européenne a rejeté le plan de restructuration de SeaFrance, filiale de la SNCF, jugeant qu'il enfreint les règles européennes de la concurrence car la société n'a pas suffisamment contribué à ce programme.

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Commentaire 1
à écrit le 02/11/2011 à 11:17
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Avec les syndicats il faudra du courage au repreneur ! L'opérateur anglais (P&O) sur le même trajet a de beaux jours devant lui.

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