Pourquoi Aeroflot peut réussir dans le low-cost en Russie là où les autres ont échoué

Baptisée Dobroliot, cette compagnie entend débuter ses vols mi-2014 avec 8 B737. La flotte doit passer à 40 avions d'ici à 5 ans. Dobroliot devrait compter sur une modification de la loi russe qui empêche l'application de plusieurs principes de base du low-cost.
Fabrice Gliszczynski

Dobroliot ! C'est le nom de la filiale low-cost qu'Aeroflot lancera en 2014, a dévoilé la direction de la compagnie russe ce jeudi à Moscou. Evoquant l'expression "bon vol", "Dobroliot" est aussi le nom que portait à sa création, il y a 90 ans, la compagnie soviétique qui prit ensuite le nom d'Aeroflot.

Sièges non-inclinables

Cette compagnie débutera avec une flotte de huit Boeing 737 d'une capacité de 170 sièges non inclinables. Ses coûts seront 40% inférieurs à ceux pratiqués jusqu'ici en Russie du fait d'un densité  élevée de la cabine avec un faible espacement entre les sièges et de la vente directe des billets d'avions.

Basée à dans la "région de Moscou", la compagnie à bas coûts compte relier dans un premier temps la capitale russe aux grandes villes de la partie européenne de la Russie, dont Saint-Pétersbourg. Le plan de marche est impressionnant. La direction prévoit en effet de porter la flotte de Dobroliot à 40 Boeing 737 d'ici à cinq ans. Ce qui lui permettrait à cette échéance, de transporter 10 millions de passagers contre 1 million attendu l'an prochain.

 Législation contraignante

Il s'agit de la troisième tentative de création d'une low-cost en Russie après les échecs en 2011, de SkyExpress et d'Avianova, pourtant soutenues par Alpha Grouo du milliardaire Mikhail Frid man et le fond Indigo Partners. Toutes ont échoué malgré la hausse du trafic aérien de 20% par an ces dernières années et l'étendue du territoire qui favorise les déplacement en avion. Ces échecs s'expliquent par la législation russe, laquelle empêche l'application, en Russie, des principes de base du low-cost comme la vente de billets non remboursables, de repas à bord et d'un bagage à l'enregistrement. Des conditions auxquelles ne peuvent se soustraire les compagnies à bas coûts étrangères comme Easyjet, Wizzair ou Germanwings. Aussi, et c'est peut être la chance d'Aeroflot, le gouvernement s'est dit prêt à modifier la loi afin d'autoriser toutes ces conditions. Vitali Savéliev, le directeur général d'Aéroflot espère un changement de législation d'ici à la fin 2013, ce qui permettrait de lancer Dobroliot avant la mi-2014.

 

Fabrice Gliszczynski

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Commentaires 3
à écrit le 22/10/2013 à 19:06
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C'est bien russe, ça : on modifie les règles pour faire en sorte que la compagnie nationale profite à fond du marché low-cost, après avoir découragé ses concurrents qui s'y sont cassé les dents. Un classique.

à écrit le 11/10/2013 à 0:59
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J'aime bien cette réflexion tout à fait occidentale sur les compagnies pourtant soutenues par le milliardaire Mikhail Frid man et le fond Indigo Partners. Chez nous, quand on a de l'argent on peut en effet faire tout et n'importe quoi. J'espère que l...

le 11/10/2013 à 10:02
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Les contraintes reglementaires mentionnees ne sont en effet que des pretextes meme si ca n'aide pas a faire du vrai low cost. Fridman s'est plante a cause de plusieurs mauvaises decisions et car il ne comprenait qu'il fallait accepter de perdre de l'...

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