Aéroport de Paris : préavis de grève levé in extremis, cohue évitée pour les premiers grands départs

Après avoir obtenu des revalorisations salariales de la part de leur direction, les employés des aéroports parisiens ont voté vendredi matin la levée de leur préavis de grève prévu pour ce week-end. Le ministre des Transports, assure tout faire pour que « les vacances des Français et des touristes (...) ne soit pas perturbées ».
Les salariés d'ADP ont entériné un accord prévoyant une augmentation générale de 3% pour tous les employés du groupe, gestionnaire des installations aéroportuaires.
Les salariés d'ADP ont entériné un accord prévoyant une augmentation générale de 3% pour tous les employés du groupe, gestionnaire des installations aéroportuaires. (Crédits : SARAH MEYSSONNIER)

La pagaille annoncée dans les aéroports parisiens ce week-end n'aura finalement peut-être pas lieu. Juste avant les premiers grands départs en vacances, les employés des aéroports parisiens ont levé vendredi leur préavis de grève, satisfaits des revalorisations salariales obtenues de la part de leur direction.

Hausse des salaires de l'ordre de 6%

La direction d'ADP, le gestionnaire des installations aéroportuaires, a proposé une augmentation générale des salaires de 3% pour les employés du groupe, ainsi qu'une compensation pour couvrir la perte de salaire provoquée par les mesures mises en place pendant la crise sanitaire, précise la CGT. Cette remise à niveau des rémunérations concerne quelque 1.800 salariés dont les traitements sont inférieurs au niveau de référence de 2019, selon les détails communiqués par le syndicat. A cela s'ajoutent des revalorisations des grilles salariales pour les nouveaux entrants pour certaines catégories professionnelles, comme les pompiers. Au total, il s'agit d'une augmentation des salaires de l'ordre de 6%, selon Fabrice Michaud, secrétaire général de la CGT Transports, qui précise que les syndicats se sont engagés à ne pas déposer d'autres préavis de grève sur la question des salaires dans le courant de l'été. L'accord prévoit aussi une clause de revoyure à la rentrée pour faire le point sur l'inflation.

Les pompiers d'ADP avaient déjà annoncé jeudi qu'ils se retiraient du mouvement de grève. Aucune annulation de vol liée au mouvement social n'était donc prévue ce vendredi dans les aéroports parisiens, selon la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), alors que deux pistes sur quatre avaient dû être fermées à l'aéroport Roissy-Paris-Charles de Gaulle la semaine dernière. Ce précédent mouvement de débrayage avait entraîné l'annulation de 10% des vols sur trois jours.

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35.000 bagages restés à l'aéroport

En outre, près de 35.000 bagages étaient également restés à l'aéroport, a précisé le ministre délégué aux Transports Clément Beaune qui s'est exprimé vendredi sur BFM TV. Plus de 20.000 d'entre eux attendent encore d'être restitués à leurs propriétaires. Le ministre délégué aux Transports a dit qu'il faisait « tout » avec les entreprises, notamment le groupe ADP,  « pour éviter des mouvements sociaux », qui menacent de perturber le transport aérien cet été.

« Ma priorité absolue, c'est, bien sûr, que ce dialogue se poursuive et que les vacances des Français et des touristes (...) ne soit pas perturbées », a ajouté Clément Beaune.

Toutefois, des perturbations liées à des mouvements sociaux ne sont pas exclues. Les salariés des entreprises sous-traitantes opérant sur la plate-forme Roissy-Paris-Charles de Gaulle maintiennent un préavis de grève qui court du 13 au 17 juillet. « Ce ne sont pas les salariés d'ADP qui font tourner l'aéroport, ce sont les salariés des entreprises sous-traitantes », a précisé le secrétaire général de l'union locale CGT Roissy, Nicolas Pereira. Et d'ajouter : « On ne lâchera pas, on est toujours aussi mobilisés ».

La colère couve aussi chez Air France. La compagnie aérienne, qui a tenu ses négociations en 2021 avec les salariés, refuse pour l'instant de rouvrir le dossier des salaires malgré l'inflation galopante, selon la CGT.

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Ces mouvements ne devraient toutefois pas empêcher les voyageurs de prendre l'avion cet été. Certains trajets ont déjà dépassé leurs niveaux d'activité de 2019, en particulier les liaisons vers l'outre-mer ou encore celles, saisonnières, vers l'Europe du Sud.

(Avec Reuters et AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 08/07/2022 à 14:42
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C'est comme ça : quand on vire les gens dans les récessions, on ne les retrouve pas quand l'économie repart. C'est pour éviter ça que les gouvernements ont payé pour le chômage partiel pendant la crise sanitaire, et c'est une belle invention. Mais ...

à écrit le 08/07/2022 à 14:20
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Ceux qui voyagent avec des compagnies «bas-coûts/bas-prix» sont les mêmes qui font des croisières sur des monstres de paquebots emportant 5000 voyageurs et 2000 employés ; tous issus de pays pauvres et sous-payés à bord. Les mêmes qui sont indifféren...

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