« Air France-KLM a tourné la page du Covid-19 » (Ben Smith)

Après avoir essuyé des pertes abyssales en 2020 et 2021, Air France-KLM revient largement dans le vert. Pour son directeur général, Ben Smith, la page du Covid est tournée et le groupe est prêt à relever les défis à venir du transport aérien.
« Nous avons tourné la page du Covid et regardons l'avenir avec une confiance dans notre capacité à relever les défis à venir ».(Ben Smith)
« Nous avons tourné la page du Covid et regardons l'avenir avec une confiance dans notre capacité à relever les défis à venir ».(Ben Smith) (Crédits : GONZALO FUENTES)

« Nous avons tourné la page du Covid et regardons l'avenir avec une confiance dans notre capacité à relever les défis à venir ». La phrase de Ben Smith, le directeur général d'Air France-KLM est forte. Mais elle traduit la solidité des résultats financiers du groupe de transport aérien. Air France-KLM est largement revenu dans le vert en 2022 après deux années de pertes massives, dégageant un résultat d'exploitation de 1,2 milliard d'euros pour un chiffre d'affaires de 26,4 milliards d'euros, légèrement en dessous de celui de 2019 (27,2 milliards), dernier exercice avant la crise sanitaire. A 4,5%, la marge opérationnelle dépasse en revanche celle 4,5% de 2019 (4,2%), malgré une forte hausse des prix du kérosène. Le bénéfice net s'élève quant à lui à 728 millions d'euros, plus du double de celui de 2019. Pour rappel, le groupe a perdu en 2020 et 2021 plus de dix milliards d'euros (7,1 milliards d'euros en 2020 et 3,3 milliards en 2021) Cette performance est d'autant plus remarquable que les capacités, en sièges kilomètres-transportés, restent encore en retrait de 15% par rapport à leur niveau d'avant-crise. Résultat : Air France-KLM a transporté 21 millions de passagers de moins qu'en 2019. Ben Smith compte atteindre sur l'ensemble de l'année  95% à 100% des capacités mises sur le marché en 2019.

Comme un certain nombre d'entreprises sauvées par l'Etat, Air France-KLM ressort plus fort de la crise sanitaire. Sauvé de la faillite par les interventions des Etats français et néerlandais, et après deux recapitalisations, le groupe est en effet sorti de la crise du Covid-19 plus rentable.

Réductions des coûts

Il a mené un plan de réduction des coûts, se débarrassant de ses avions les moins rentables (comme l'Airbus A380) profitables et réduisant ses effectifs via des plans de départs volontaires. Fin décembre dernier, le groupe employait 75.500 équivalents temps plein, contre 85.600 fin 2019. Le groupe, a encore réduit sa dette nette, ramenée de 8,2 à 6,3 milliards d'euros entre fin 2021 et fin 2022. Le ratio entre dette et marge brute d'exploitation (Ebitda) est retombé à 1,8, déjà sous l'objectif évoqué depuis 2021 d'une fourchette de 2 à 2,5 pour 2023. De quoi permettre d'accéder plus facilement aux marchés pour se refinancer.

Remboursement de la dernière tranche des prêts garantis par l'Etat

En outre, l'entreprise a l'intention d'être libérée d'ici à avril de toutes les obligations liées aux aides apportées en 2020 et 2021 par les Etats d'origine de ses deux principales compagnies. Cela passera par le remboursement de la dernière tranche de 2,5 milliards d'euros des prêts garantis par l'Etat français, mais aussi la conversion en mars et avril de 600 millions d'euros de titres assimilés à des fonds propres. La structure du capital ne sera pas modifiée, l'Etat détenant toujours 28,6% des parts.

Le groupe sera ainsi libéré des contraintes que la Commission européenne avait liées à ces aides: interdiction de verser des dividendes, modération des rémunérations des dirigeants et limitation des acquisitions, par exemple d'autres compagnies, alors que certaines concurrentes sont sorties bien plus affaiblies de la crise sanitaire.

Air France-KLM est régulièrement cité dans les dossiers de reprise de Flybe et Air Portugal

(Avec AFP)

Lire aussiAir France-KLM : des défis encore nombreux en 2023

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Commentaires 5
à écrit le 17/02/2023 à 13:12
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Avec Renault, c'est la deuxième icône franco-française redressée et transformée par un patron qui n'est pas français, et qui ne sort pas du sérail X/SciencePipo/Ena. Intéressant.

à écrit le 17/02/2023 à 9:41
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Exemple typique ou la qualité d'un vrai patron fait la différence.

à écrit le 17/02/2023 à 9:34
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Une gestion efficace par un connaisseur du secteur. Bravo Ben Smith ! ça change des énarques placés par les copains du pouvoir...

le 17/02/2023 à 11:22
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D’accord avec vous mais attention a la prochaine grève comme à chaque fois qu’Air France fait un bénéfice les syndicats vont réclamer des augmentations de salaire ,rendez à vous a Pâques ou aux grandes vacances en attendant les JO 2024 .

le 17/02/2023 à 11:28
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D’accord avec vous mais attention a la prochaine grève comme à chaque fois qu’Air France fait un bénéfice les syndicats vont réclamer des augmentations de salaire ,rendez à vous a Pâques ou aux grandes vacances en attendant les JO 2024 .

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