Collision évitée de justesse au-dessus du Congo entre deux avions de TAP et d'Ethiopian

Un avion de la compagnie portugaise TAP Portugal qui reliait Maputo à Lisbonne et un autre d'Ethiopian Airlines entre Addis Abeba et Windhoek ont failli entrer en collision le 19 mai au croisement de deux routes aériennes à la verticale de Lubumbashi, au sud du Pays, proche de la Zambie. En cause, le déficit de communication entre les pilotes et l'aéroport de Lubumbashi. Le ministre des transports congolais pointe le délabrement du contrôle aérien du pays.

Une catastrophe aérienne a été évitée de justesse au-dessus du sud-est de la République démocratique du Congo (RDC). Un avion de la compagnie portugaise TAP Portugal qui reliait Maputo à Lisbonne et un autre d'Ethiopian Airlines entre Addis Abeba et Windhoek ont failli entrer en collision le 19 mai au croisement de deux routes aériennes à la verticale de Lubumbashi. En cause, le déficit de communication entre les pilotes et l'aéroport de Lubumbashi, au sud du pays, à deux pas de la frontière avec la Zambie. Les faits ont clairement sont clairement indiqués dans un courrier du ministre des Transports congolais Cherubin Okende Senga adressé au directeur de la Régie des voies aériennes congolaise (RVA) que l'AFP s'est procuré. La déliquescence du contrôle aérien est pointée du doigt.

"Des informations très alarmantes en ma possession font état de risques très élevées de catastrophe dans l'espace aérien de notre pays", s'inquiète-t-il,  avant de citer les faits. "En l'occurrence, ce mercredi 19 mai deux aéronefs d'Ethiopian Airlines (ETH) et Portugal Airlines (TAP), en vol de trafic international, ont raté de justesse une collision au croisement de deux routes aériennes à la verticale de Lubumbashi à cause du déficit de communication entre les équipages et l'aéroport de Lubumbashi", explique ce courrier daté du 20 mai.

"Les deux routes convergent sur LUB (Lubumbashi). Les deux avions étaient déjà dans la zone de non-séparation à moins de dix minutes. A ce stade, il revenait à la RVA (Régie des voies aériennes) de déterminer fréquemment la position et la vitesse au moyen d'aides à la navigation", selon le ministre. Or il s'avère que "les antennes relais de Kalemie et Kamina seraient en panne, tandis que les conditions d'écoute de CCR de Lubumbashi étaient très défectueuses".

Pannes multiples

S'inquiétant de "la gravité des faits" et des "risques de catastrophes encourus", le ministre exige "toute affaire cessante" un rapport circonstanciel sur l'incident, de même qu'un "rapport détaillé de toute la situation de l'espace aérien" de la République Démocratique du Congo..

Un second courrier interne de la RVA, daté cette fois du 21 mai, révèle que six stations de la Régie sont "hors service" un peu partout dans le pays.

"Les antennes relais de Mbandaka, Kamina et Kalemie sont en panne. Celles de Mbuji-Mayi et Tshikapa sont arrêtées volontairement à cause des interférences provenant des stations radios locales. Ceci fait que les routes aériennes passant par ces stations ne sont pas arrosées en communication VHF".

Le même courrier pointe "le manque à gagner par la présence possible de survols sans contact radio", avec comme "conséquence sécuritaire le choix par les compagnies aériennes de contourner notre espace, ce qui entrainera la baisse des trafics".

Sans pièces de rechanges disponibles, "cette situation catastrophique va durer" et "sèmera le discrédit sur la gestion sécurisée de la navigation aérienne dans l'espace aérien congolais", analyse la missive, qui demande des "actions urgentes radicales" pour "sortir le pays de cette situation d'insécurité".

Avec neuf pays frontaliers, 2,3 millions de km², une population estimée à plus de 90 millions d'habitants, la RDC occupe une position centrale sur le continent.

Huitième pays le plus pauvre de la planète, malgré d'immenses richesses géologiques notamment, le pays a sombré il y a trente ans dans un cycle de conflits, violences et crises politiques dont il peine à se relever aujourd'hui, avec un Etat défaillant toujours en proie à une corruption chronique, et des infrastructures souvent dans un état de délabrement avancé.

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Commentaires 3
à écrit le 24/05/2021 à 15:39
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Heureusement chaque avion est équipé d'un Tcas ce qui limite le risque. Les 2 avions se sont vu via le Tcas bien avant le potentiel point d'impact en toute autonomie cad sans besoin d'assistance au sol.

à écrit le 23/05/2021 à 23:13
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Je connais bien les aeros lacunes de plusieurs de ces pays manque de moyens, de compétences., équipements pléthoriques etc..

le 24/05/2021 à 0:24
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Pas de manque d'honnêteté des dirigeants grassement rémunérés?

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