Easyjet organise à Paris son système de correspondances alternatif à celui d'Air France

La compagnie à bas coûts britannique a noué des partenariats à Orly et Roissy avec La Compagnie, Corsair et Norwegian dans lequel est le passager peut acheter un vol moyen-courrier d'Easyjet et un vol long-courrier d'une compagnie partenaire.
Fabrice Gliszczynski
Dans un premier temps, Easyjet va, comme annoncé en septembre, proposer sur son site internet l'offre de vols long-courrier des deux compagnies françaises.
Dans un premier temps, Easyjet va, comme annoncé en septembre, proposer sur son site internet l'offre de vols long-courrier des deux compagnies françaises. (Crédits : DENIS BALIBOUSE)

Pendant que la grève continue à Air France la concurrence bouge. La mise en place d'un système de correspondances alternatif à celui de la compagnie tricolore s'organise en effet sur les aéroports parisiens de Roissy-Charles de Gaulle et d'Orly. Avec Easyjet à la manette. Six mois après avoir lancé à Londres Gatwick et à Milan-Malpensa un système de correspondances permettant de connecter son réseau européen à des vols long-courriers de Norwegian et de Westjet, la compagnie low-cost britannique vient d'annoncer qu'elle allait lancer le même type de services à Orly avec Corsair, La Compagnie et Norwegian (également à Roissy pour cette dernière). Le processus complet ne semble pourtant pas encore finalisé.

Accord de distribution

Dans un premier temps, Easyjet va, comme annoncé en septembre, proposer sur son site internet l'offre de vols long-courrier des deux compagnies françaises (New York pour La Compagnie, les Caraïbes, l'Océan Indien et l'Afrique pour Corsair) et de New York, avant de proposer des billets de bout en bout combinant l'offre moyen-courrier d'EasyJet et celle, long-courrier, de ses partenaires. L'organisation des correspondances dans les aéroports reste encore floue. Dans tous les cas, il n'y aura pas à Paris le service proposé à Gatwick où l'aéroport gère la correspondance et s'occupe des passagers en cas de pépin. Ayant abandonné depuis des années son activité d'assistant en escale, ADP ne peut pas assurer la correspondance.

| Lire aussi : ADP peut-il assurer le systèmes de correspondances d'Easyjet?

ADP planche sur "Self Connect"

Selon nos informations, ADP planche sur un produit similaire à celui d'Atlanta. A savoir, la mise en place d'une signalisation spécifique de "self connecting" qui pourrait s'appeler "Self Connect", accompagnée d'une zone d'enregistrement pour les passagers et des bagages à l'arrivée du premier vol, après le passage de la douane, afin de pouvoir prendre le vol en correspondance parfois situé dans un autre terminal, sans passer par la zone publique et sans avoir à porter les bagages. Le personnel pour enregistrer et le transfert des bagages serait donc à la charge des compagnies.

Easyjet entend adapter son produit de correspondances, "Worldwide by EasyJet", à chaque aéroport. "Worldwide by Easyjet va également être déployé à Berlin Tegel, à Venise, Amsterdam Schiphol et Edimbourg. Par ailleurs, il sera étendu à Londres Gatwick à Thomas Cook.

« D'autres partenariats vont être signés cette année », a indiqué à La  Tribune, Johan Lundren, le nouveau directeur général d'Easyjet.

Ce système permet à Easyjet de proposer des vols long-courriers dans en supporter les coûts. Ce faisant, elle s'efforce de capter une partie du marché des vols en correspondance aujourd'hui dans les mains des compagnies classiques comme Air France ou Lufthansa. Pour éviter de la complexité, le système ne fonctionne qu'avec des correspondances d'au moins 2h30.

Avec les nouveaux partenariats, ce système peut aujourd'hui concerner potentiellement 53 millions de passagers d'Easyjet, selon la compagnie. Cette dernière a transporté 81,6 millions de passagers l'an dernier.

Si la clientèle mord, cette initiative peut avoir des impacts très significatifs. Il pourrait en effet permettre à certains acteurs en difficulté de se concentrer sur le long-courrier en coupant dans leur réseau moyen-courrier. Pour autant, un tel mouvement risque de ne concerner que des compagnies non alignées par rapport aux trois alliances mondiales (Star Alliance, Skyteam, Oneworld). Vu la puissance de ces dernières sur l'Atlantique Nord, ce mouvement a plus de chances de leur causer du tort vers le Moyen-Orient et l'Asie où leur emprise est moindre.

Fabrice Gliszczynski

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Commentaire 1
à écrit le 30/03/2018 à 14:47
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Bon, ils se donnent de la marge: >2h30 ! Toutefois, comment règlent ils le problème de la responsabilité ? Si un passager Easyjet subit un retard (quel qu'en soit la cause) et manque sa correspondance, qui s'en occupe et supporte les frais induits (t...

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