Malgré la dégradation de l'économie, Lufthansa embauche 20.000 personnes

Pour faire face à la forte reprise du trafic aérien et alors qu'elle a dû annuler des centaines de vols cet été, la compagnie aérienne allemande a lancé, ce lundi, une campagne pour recruter 20.000 salariés en Europe. Comptant 108.000 employés fin septembre, elle entend faire passer ce nombre à environ 115.000 fin 2023. Ce qui pourrait s'avérer difficile, car le secteur doit affronter une pénurie de personnel.
Lufthansa a supprimé 30.000 postes entre 2020 et 2021 en raison de la crise qui a frappé le secteur, causée par l'épidémie de Covid-19 et la fermeture des frontières.
Lufthansa a supprimé 30.000 postes entre 2020 et 2021 en raison de la crise qui a frappé le secteur, causée par l'épidémie de Covid-19 et la fermeture des frontières. (Crédits : KAI PFAFFENBACH)

Lufthansa va mieux. Le premier groupe aérien européen, qui bénéficie de la forte reprise du trafic aérien ces derniers mois, a assuré en novembre « avoir laissé la pandémie derrière lui ». Pour preuve, il a réalisé pour la première fois en plus de deux ans un bénéfice net au deuxième trimestre de cette année. Le groupe, qui détient les compagnies Austrian, Swiss, Eurowings et Brussels Airlines, a même relevé en octobre ses perspectives de rentabilité, tablant désormais sur un résultat d'exploitation dépassant le milliard d'euros en 2022, contre moins de 500 millions auparavant.

Le souvenir des 30.000 postes supprimés entre 2020 et 2021 en raison de la crise qui a frappé le secteur, causée par l'épidémie de Covid-19 et la fermeture des frontières, est désormais loin derrière la compagnie allemande. Si bien qu'elle a lancé, ce lundi, une campagne pour recruter 20.000 salariés en Europe. Lufthansa « recrute 20.000 nouveaux collaborateurs », dans « 45 métiers », sur ses sites en Allemagne, Autriche, Suisse et en Belgique, a indiqué le groupe dans un communiqué, cherchant particulièrement des « techniciens, des spécialistes informatiques, des juristes, des pilotes et du personnel de cabine ». Une « partie » de ces offres d'emplois sont des créations de postes, le reste étant des remplacements de salariés « ayant quitté » le groupe, a affirmé à l'AFP un porte-parole du groupe.

Selon les chiffres publiés cet automne, Lufthansa comptait 108.000 salariés fin septembre et souhaite faire passer ce nombre à environ 115.000 fin 2023, soit moins que les 138.000 salariés que comptait le groupe à la fin 2019, avant le choc du Covid-19.

Lire aussiEt pendant ce temps-là, les avions des compagnies aériennes françaises sont pleins

Des centaines de vols annulés faute de personnel en nombre suffisant

Pour mener à bien ces recrutements, le transporteur va lancer une campagne de communication « dans la presse, en radio et en ligne, ainsi que sur tous les réseaux sociaux » pour toucher des candidats. Trouver du personnel est, en effet, devenu une mission bien difficile pour l'ensemble du secteur qui souffre d'une pénurie d'effectifs, de nombreuses personnes ayant quitté définitivement le secteur après la pandémie.

Plusieurs compagnies aériennes ont ainsi été contraintes de réduire leur nombre de vols proposés cet été faute de main d'oeuvre suffisante. Ce fut notamment le cas de Lufthansa qui avait annoncé, le 9 juin dernier, la suppression de quelque 900 vols intérieurs et européens à destination de Francfort et Munich, deux gros aéroports. Cela correspondait alors à 5% des sièges normalement ouverts à la réservation. Sa filiale low-cost Eurowings s'était également dite contrainte de supprimer « plusieurs centaines de vols » en juillet. Un peu plus tôt dans l'année, la compagnie néerlandaise KLM avait, elle aussi, été contrainte, pour les mêmes raisons, d'annuler des dizaines de vols, de même que la compagnie britannique Easyjet qui avait même dû retirer six sièges de ses A319 au Royaume-Uni pour limiter ses besoins en personnel.

En conséquence, les mouvements sociaux se sont multipliés cet été, militant pour des hausses de salaires afin de répondre à l'inflation qui touche l'Europe, mais aussi pour réclamer de meilleures conditions de travail, ces dernières s'étant dégradées à cause du manque de personnel. Des mouvements sociaux qui ont touché plusieurs pays dont la France au sein de l'aéroport de Roissy, l'Espagne et sa compagnie Volotea ou encore le Royaume-Uni et EasyJet.

(Avec AFP)

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