La compagnie aérienne allemande Lufthansa LHAG.DE et le syndicat des pilotes Vereinigung Cockpit (VC) ont conclu mardi un accord sur des hausses de salaires à la veille d'une grève de trois jours. L'accord a été annoncé par les médias allemands avant d'être confirmé par un représentant du syndicat VC, qui a précisé que la grève devait encore être formellement annulée. Lufthansa n'a pas fait de commentaire dans l'immédiat. Après un premier débrayage qui a conduit à l'annulation de centaines de vols la semaine dernière, le syndicat VC avait annoncé dans la matinée une nouvelle grève des pilotes de Lufthansa de mercredi à vendredi.
VC réclame une augmentation des salaires de 5,5% cette année, rétroactive à partir du 1er juillet, et une hausse de 8,2% en 2023 pour faire face à l'inflation. Jusqu'à présent, le groupe a proposé une augmentation de 500 euros à partir du 1er septembre de 2022 et de 400 euros à partir du 1er avril 2023.
Cet accord intervient alors qu'une grève des pilotes, vendredi dernier, a provoqué l'annulation vendredi dernier de 800 vols au départ de Francfort et de Munich - soit la quasi-totalité de ceux prévus ce jour - impactant 130.000 passagers d'après la compagnie.
Négociations salariales au cœur des débats
À l'origine de ce mouvement social, des différends concernant les négociations sur les salaires. Les pilotes réclament 5,5% d'augmentation, puis 8,2% en 2023, ainsi que des ajustements de la grille tarifaire. Le groupe avait jusqu'ici proposé aux pilotes une augmentation totale de 900 euros en deux étapes : 500 euros au premier septembre et 400 euros en avril 2023. D'après une consultation réalisée fin juillet sur 95% des adhérents du syndicat, 98% des pilotes passagers se sont prononcés en faveur de la grève et 99% chez Lufthansa Cargo.
Du côté du personnel au sol, représenté par le syndicat Verdi, les employés ont trouvé un accord avec le groupe début août. Ils recevront une augmentation de 200 euros par mois, puis 2,5% supplémentaires début 2023 et encore 2,5% en juillet 2023.
Lufthansa a rencontré de nombreuses difficultés cet été. En juin, la compagnie avait déjà annulé préventivement 6.000 vols pour la période estivale en raison d'un manque de personnel. Après avoir mené des plans de départ à tour de bras pour traverser la pandémie de Covid-19, les entreprises du secteur aérien ont de grandes difficultés pour recruter. Cela a pour effet d'accentuer la pression sur des salariés en poste, qui peinent à suivre la cadence. Résultat, les mouvements sociaux se multiplient. Chez Lufthansa, les pilotes ont opéré plusieurs jours de grève cet été, augmentant encore le nombre de vols annulés.
Des comptes dans le vert, seulement grâce au fret
Pour autant, malgré ces perturbations, la compagnie allemande a réalisé au deuxième trimestre son premier bénéfice net depuis la pandémie, grâce à une forte demande de fret aérien. Lufthansa affiche ainsi un bénéfice ajusté avant intérêts et impôts (Ebit) de 393 millions d'euros pour les trois mois jusqu'à fin juin.
Profitant au deuxième trimestre d'une demande et de prix toujours élevés dans le transport de fret, sa branche cargo a dégagé 482 millions d'euros de bénéfice d'exploitation au deuxième trimestre en hausse sur un an, atteignant un bénéfice opérationnel de presque 1 milliard au premier semestre.
En revanche, l'activité de transport de passagers a enregistré une perte. Dans le détail, l'activité passagers a réalisé au deuxième trimestre une perte d'exploitation de 86 millions d'euros, contre 1,2 milliard en 2021. Toutefois, cette perte a été moins importante que les 228 millions d'euros prévus par les analystes. Entre avril et juin, les annulations et retards ont coûté 158 millions d'euros.
(Avec agences)
« Quand nous mettrons le pied sur l'accélérateur, nous serons difficiles à égaler » (Joelle Pineau, directrice de la recherche en IA chez Meta)
Sujets les + commentés