Le gouvernement promet des Assises du transport aérien en 2018 pour améliorer la compétitivité du pavillon français

Lors d'une audition au Sénat, Élisabeth Borne, la nouvelle ministre des Transports a annoncé la tenue des Assises du transport aérien en 2018 pour trouver des mesures pour améliorer la compétitivité du pavillon français. Cette décision était attendue depuis des années par les compagnies aériennes et les syndicats.
Fabrice Gliszczynski
Elisabeth Borne, la nouvelle ministre des Transports

Les dirigeants et les syndicats des compagnies aériennes françaises vont avoir le sourire. Alors qu'ils demandent depuis des années des assises du transport aérien pour définir avec toutes les parties prenantes, dont l'État, les mesures pour améliorer la compétitivité du transport aérien, la ministre des Transports Elisabeth Borne a annoncé ce jeudi au Sénat la tenue de telles assises l'an prochain.

"Il faut être attentif à la compétitivité du pavillon français dans le domaine aérien. Quand je vois que la part de ce pavillon a reculé de 10 points sur ces dix dernières années, on ne peut pas non plus s'en satisfaire et il faut qu'on s'interroge sur les politiques qu'on mène. C'est pour ça que je lancerai aussi des Assises du transport aérien en 2018. Pour qu'on s'assure qu'on ne place pas notre transport aérien dans une situation de moindre compétitivité par rapport aux autres compagnies", a-t-elle déclaré.

Les compagnies veulent une stratégie pour le secteur

Depuis 2000, les parts de marché dans l'Hexagone des compagnies tricolores ont chuté de 60 à 43% et devraient tomber à 35% "au mieux" en 2022, avait indiqué en avril Pascal de Izaguirre, le PDG de Corsair lors d'une conférence de la fédération nationale de l'aviation marchande (FNAM) pour alerter les candidats à l'élection présidentielle sur les menaces qui planent sur le transport aérien français.

"Nous voulons une véritable stratégie pour le transport aérien français", avait-il dit.

Elisabeth Borne a bien entendu le message :

 "Il y a eu beaucoup de travaux qui ont été faits sur cette question (de la compétitivité, Ndlr), maintenant il va falloir qu'on réunisse tous les acteurs et qu'on prenne des décisions sur le sujet. Évidemment elles ne relèvent pas que de mon ministère, mais il pourra y avoir des débats. Il y a des enjeux de compétitivité qui relèvent de la régulation, il y en a qui relèvent des compagnies aériennes. Moi je me réjouis à cet égard que l'on sorte d'une période d'affrontements au sein de la compagnie et que le dialogue social ait triomphé, avec les accords qui ont pu être donnés à la fois par les pilotes, les hôtesses et les stewards récemment. Donc je pense que c'est un signe très positif, et qu'il faut que de notre côté, en tant que régulateur de ce secteur, on tienne compte de cette volonté exprimée par les salariés de l'entreprise de participer à la meilleure compétitivité de leur entreprise et qu'on les accompagne".

Taxation plus lourde qu'ailleurs

Les compagnies aériennes dénoncent une taxation du transport aérien en France supérieure à celle des autres pays. Elles demandent notamment le retrait de la fameuse taxe de Solidarité, dite Chirac, ou du moins un élargissement de son assiette, mais aussi une baisse des redevances aéroportuaires, un nouveau modèle de financement de la sûreté, ou encore une simplification des règles.

La question d'appliquer à l'aérien un régime spécifique pour les navigants pourrait se reposer comme c'est le cas pour les marins.

"L'article 55-55-11 des codes des transports exonère explicitement les armateurs sur les liaisons internationales en concurrence de trois choses : les cotisations sociales, les allocations familiales l'assurance chômage. L'État vers un peu moins d'un milliard à l'établissement national des invalides de la marine. Je suis étonné qu'on nous dise que ce n'est pas possible. Il faut faire des choses analogues", déclarait au Paris Air Forum, Michel Wachenheim, l'ancien représentant de la France à l'OACI, l'organisation internationale de l'aviation civile.

Une proposition qu'avait soutenue le PDG d'Air France-KLM Jean-Marc Janaillac

Sous le mandat de François Hollande, des mesures avaient permis d'économiser plus d'une centaine de millions d'euros.
Les syndicats d'Air France ont souvent expliqué qu'ils ne bougeraient pas si l'État ne faisait rien lui non plus.

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Fabrice Gliszczynski

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Commentaires 2
à écrit le 21/07/2017 à 15:13
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Le gouvernement promet...paroles, paroles, paroles aurait dit Dalida :-)

à écrit le 21/07/2017 à 11:16
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Des assises OK mais, des places assises ça serait mieux.

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