Quand une alliance globale (Star Alliance) frappe à la porte des low-cost

La première alliance mondiale va travailler avec les compagnies low-cost pour proposer des vols en correspondance à ses clients. Cette nouvelle expérience commencera fin 2016 avec la sud-africaine Mango.
Fabrice Gliszczynski
Star Alliance a lancé un programme baptisé Connecting Partner dans lequel les compagnies low-cost sélectionnées devront répondre aux standards opérationnels de l'alliance sans en devenir membre.

C'est une première. Star Alliance, la plus grosse alliance aérienne mondiale, s'ouvre aux compagnies low-cost. Composée uniquement de transporteurs dits classiques comme Lufthansa, United, Singapore Airlines, Thai Airways, SAS, ANA, Air Canada, LOT..., cette alliance vient d'annoncer le lancement d'un concept permettant à ses 28 membres de proposer au départ de certains hubs un vol en correspondance sur une compagnie à bas coûts.

 «Nos passagers expriment le besoin d'avoir accès à des marchés que nous ne desservons pas de manière optimale. Dans la plupart des cas, les compagnies traditionnelles ne sont pas en mesure de combler ce vide », explique Mark Schwab, directeur général de Star Alliance.

Répondre aux standards opérationnels

Concrètement, Star Alliance a lancé un programme baptisé Connecting Partner dans lequel les compagnies low-cost sélectionnées devront répondre aux standards opérationnels de l'alliance sans en devenir membre. Chaque compagnie membre de l'alliance pourra signer des accords bilatéraux avec ces compagnies low-cost pour pouvoir utiliser leur réseau en correspondance avec leurs vols. La compagnie sud-africaine Mango est la première à avoir été sélectionnée. Elle transportera les premiers passagers de Star Alliance fin 2016.

Un choix qui peut étonner au premier abord dans la mesure où Star Alliance compte dans ses rangs South African Airways (SAA). Mais celle-ci étant en difficulté, Mango pourrait servir de palliatif en Afrique du Sud si SAA devait réduire la voilure.

Contradiction à lever

Ce système va tenter de lever une contradiction pour ces grandes alliances (il y a aussi Oneworld et Skyteam, sans oublier celle d'Air France-KLM) qui représentent les trois quarts du trafic mondial : celle de continuer d'offrir un réseau mondial de destinations (leur raison d'être) quand un grand nombre de lignes ne cesse de leur échapper au profit des low-cost ou (et) que certains de leurs membres développent une filiale low-cost en parallèle de leur activité (Scoot pour Singapore Airlines, par exemple), voire transfèrent une partie de leur activité court et moyen-courrier à une telle filiale comme le fait Lufthansa avec Eurowings.

Star Alliance institutionnalise donc, au sein de l'alliance, une pratique déjà utilisée par certaines compagnies classiques de manière individuelle. Notamment Air France qui a signé des partenariats avec la brésilienne Gol (Air France-KLM est même actionnaire), ou Westjet.

En outre, cette coopération entre les compagnies classiques et low-cost constitue l'un des enjeux du transport aérien de demain. Et notamment la possibilité des compagnies à bas coûts d'acheminer des passagers moyen-courriers vers des hubs de compagnies classiques pour alimenter leurs vols long-courriers.

Fabrice Gliszczynski

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Commentaires 2
à écrit le 11/12/2015 à 17:37
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Sauf que ces accords entre cies traditionnelles et low cost signifie à terme la fin des activités court et moyen courrier des cies traditionnelles !

à écrit le 11/12/2015 à 8:27
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Pour moi, Transavia devrait également avoir un rôle d'apport de passagers sur les Long courriers d'AirFrance. par exemple sur Orly-PAP, Orly-RUN, Orly-FDF et prochainement Orly-JFK ! De plus, cela faciliterait la mise en place de Long courriers au d...

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