VTC : chauffeurs et plateformes ont discuté revenus et temps de travail

Après une nouvelle réunion consacrée mardi à la protection sociale notamment, le médiateur transmettra "l'ensemble de ses préconisations au Premier ministre" le 1er février, d'après la CFDT.
Les plateformes ont exposé des situations "très diverses" entre "chauffeurs débutants ou peu expérimentés et ceux disposant d'une connaissance fine du métier et possédant des 'trucs' leur permettant d'accroître leur revenu horaire et de maîtriser leurs charges", rapporte sur son blog Jacques Rapoport, le médiateur, qui avait reçu en amont les remarques des participants.

C'est une première. Les associations de chauffeurs et plateformes de VTC se sont rencontrées vendredi, sous l'égide du gouvernement, pour établir un constat partagé sur la rémunération et le temps de travail, a appris l'AFP de sources concordantes.

Pour rappel, le gouvernement avait lancé fin décembre une médiation après plusieurs actions de chauffeurs de VTC, notamment aux abords des aéroports parisiens, principalement dirigées contre les conditions imposées par le leader du marché, Uber.

A l'issue de la rencontre organisée par Jacques Rapoport, le médiateur désigné par le gouvernement, la CFDT a mis en avant les "analyses différenciées" des deux camps, qui ont néanmoins permis d'aboutir à un "constat incontestable" sur la difficulté des chauffeurs à gagner leur vie, "une vraie révolution" pour le syndicat. "L'ensemble du secteur a acté qu'un travailleur VTC qui fait 40 heures par semaine ne peut pas gagner sa vie et que, quand il fait 60 heures, il touche un petit peu plus que le Smic", a résumé Fabian Tosolini, porte-parole de la CFDT-Transport.

Interrogé par l'AFP, le patron de la plateforme Marcel a tempéré cette analyse. "Le constat de la réunion, c'est qu'un chauffeur doit travailler beaucoup pour gagner correctement sa vie, mais il peut le faire sous certaines conditions", notamment "en ayant une approche prudente sur les charges et une pratique optimisée de sa profession", a dit Bertrand Altmayer.

Des situations très diverses

Les plateformes ont exposé des situations "très diverses" entre "chauffeurs débutants ou peu expérimentés et ceux disposant d'une connaissance fine du métier et possédant des 'trucs' leur permettant d'accroître leur revenu horaire et de maîtriser leurs charges", rapporte sur son blog Jacques Rapoport, le médiateur, qui avait reçu en amont les remarques des participants.

L'ancien haut responsable à la SNCF a évalué le revenu mensuel moyen d'un chauffeur à "environ 1.800 euros (3.800 euros de recettes moins 2.000 euros de charges) pour 60 heures de travail hebdomadaires". Selon lui, "un tiers" de ces revenus vont dans les caisses du régime social des indépendants (RSI). Et compte tenu que la plupart des charges sont indépendantes du volume de travail, il "reste un revenu net disponible de 1.200 euros" pour 60 heures, ou seulement "un peu plus de 300 euros pour 40h".

"Pour 60h, le revenu net est proche du SMIC, le chauffeur n'étant couvert ni pour les accidents du travail, ni pour le chômage et ne prend pas de congés annuels", écrit-il.

Après une nouvelle réunion consacrée mardi à la protection sociale notamment, le médiateur transmettra "l'ensemble de ses préconisations au Premier ministre" le 1er février, d'après la CFDT.

(Avec AFP)

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