Slow fashion, technologie, R&D, comment Uniqlo entretient son positionnement de marque

Alors qu’elle s’installe à la Samaritaine, à Paris, la marque japonaise ouvre également un second magasin à Marseille, où elle était déjà présente. Un déploiement qui conforte le développement dans l’Hexagone alors que le concept d’un vêtement pour tout le monde, simple et accessible n’empêche pas celle qui appartient au n°3 mondial de travailler sur des tissus techniques, plus légers, d’aller chercher aussi des innovations là où on ne l’attend pas, comme vers l’industrie aérospatiale.
Positionné avec un concept de LifeWear, c'est-à-dire des vêtements à vivre, Uniqlo estime répondre à une tendance forte dans le secteur de la mode, celui de la slow fashion.
Positionné avec un concept de LifeWear, c'est-à-dire des vêtements à vivre, Uniqlo estime répondre à une tendance forte dans le secteur de la mode, celui de la slow fashion. (Crédits : Charles Platiau)

Septembre signe aussi le temps de la rentrée pour la mode. Il y a les Fashion Weeks et les nouvelles implantations de marques. C'est le cas de la japonaise Uniqlo. Alors qu'elle installe une nouvelle boutique de 2.000 m2 et 4 étages au cœur de la nouvelle Samaritaine, la voici aussi à Marseille, dans le centre-ville, avec une seconde boutique, après une première installation il y a 7 ans dans le centre-commercial Les Terrasses du Port. Une seconde adresse qui fait suite à une « forte demande de notre clientèle d'être présent en centre-ville afin de connaître une expérience shopping différente », raconte Cédric Bordenave, son directeur général, précisant que certains clients ne veulent pas entrer dans un centre commercial. Il n'est donc pas question de venir déstabiliser une clientèle existante mais de compléter celle qui existe déjà.

Cette nouvelle implantation a généré 50 nouvelles embauches, 40 exclusivement des profils de vendeurs, un recrutement qui s'est fait avec Pôle Emploi, les Missions locales et la Ville de Marseille. Les dix autres embauches concernent des postes de managers, issus de la mobilité interne au groupe.

L'aide technologique de l'industrie

Positionné avec un concept de LifeWear, c'est-à-dire des vêtements à vivre, Uniqlo estime répondre à une tendance forte dans le secteur de la mode, celui de la slow fashion, où on ne multiplie pas les pièces à l'infini, où règne sobriété et où on évite la surconsommation. C'est en tout cas l'idée que défend Hisako Puit, Brand manager de la marque. « Uniqlo reprend les valeurs japonaises de qualité, simplicité, longévité. Nous créons des vêtements en fonction des consommateurs, en faisant en sorte de les rendre les plus pratiques possibles ». Simplicité ne veut pas dire ne pas faire appel à des solutions complexes. « Nous faisons des recherches permanentes, nous sommes attentifs aux détails, aux matières, aux coutures, aux silhouettes. Nos pièces n'affichent aucun logo, chacun peut créer son propre style en les associant avec d'autres vêtements de leur garde-robe ».

La technologie est évidemment un axe d'amélioration, des tissus par exemple, comme cette doudoune allégée par un gain de poids au niveau des poches et qui est plus confortable tout en tenant toujours chaud. Mais c'est le rapprochement avec Toray Industries, spécialisée initialement dans la fabrication de fibres textiles puis qui a développé ses expertises vers les fibres carbone, matériaux composites, résines et qui fournit notamment l'industrie aéronautique, qui permet à Uniqlo de profiter des innovations du groupe japonais.

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Démocratiser le vêtement

La techno c'est un axe de perfectionnement et d'amélioration, l'axe RSE aussi. C'est de cette préoccupation qu'est née cette machine capable de collecter le duvet des doudounes usagées afin de le recycler. Si en France ce sont exclusivement des bureaux de style qui sont implantés, le centre de R&D est basé à Tokyo. Et, insiste Hisako Puit, tout mène à continuer de proposer « un vêtement pour tous, confort et de qualité. Nous voulons démocratiser nos vêtements et on challenge les prix ».

Si Uniqlo se développe en cette rentrée 2021 très fortement en France, la marque refuse de détailler davantage son plan de déploiement. L'Hexagone qui représente tout de même, en Europe, le pays disposant le plus de magasins. « Nous couvrons la plupart des grandes villes, notre but est de nous implanter localement, mais aussi de valoriser les bâtiments dans lesquels nous nous installons ». A Marseille, par exemple, c'est la salle des coffres de l'ancienne banque de dépôt de la Compagnie algérienne qui est remise en valeur.

Uniqlo fait partie du portefeuille de Fast Retailing, groupe japonais de retail et n°3 mondial qui possède également J Brand, GU, Theory, Helmut Lang, PLST, Princesse Tam Tam et 3.000 magasins dans le monde. Des marques aux univers très différents mais des collaborations sont déjà nées avec certaines d'entre elles. Avec Comptoir des Cotonniers, c'est un corner qui s'installe à La Samaritaine. Uniqlo, qui est la marque la plus importante pour le groupe japonais, comptera à l'automne 2021, 26 magasins en France et 2.200 boutiques dans 25 pays. Si Uniqlo ne communique pas sur son chiffre d'affaires, Fast Retailing, affiche, pour sa part un chiffre d'affaires mondial de l'ordre de 19,06 milliards de dollars pour l'exercice 2020.

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Commentaire 1
à écrit le 15/09/2021 à 8:53
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Tout ce qui peut réduire la production de nos vêtements par des crèves la faim payés 50 balles par mois pour finir brûler dans nos usines est bon à prendre.

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