Construit dans les cales sèches des Chantiers de l'Atlantique, à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), le « MSC Fantasia » n'est que démesure. Et il aura, fin 2009, un jumeau, actuellement en construction toujours à Saint-Nazaire, le « MSC Splendida ». « MSC va positionner ces deux navires en Méditerranée occidentale », explique le directeur de MSC Croisières France, Erminio Eschena. De fait, la Méditerranée fait aujourd'hui figure d'eldorado pour les croisiéristes. Alors que les Caraïbes plafonnent, les ports espagnols, italiens et français enregistrent des progressions à deux chiffres en matière de croisières.
MSC veut sa part de ce nouveau gâteau et augmente en conséquence sa flotte en nombre et en taille. Après le « Fantasia » et le « Splendida », les chantiers de l'Atlantique livreront entre 2010 et 2012 le « Magnifica », le « Meraviglia » et le « Favolosa ». Ces bateaux, presque modestes comparés au « Fantasia » et au « Splendida », pourront tout de même accueillir plus de 2.500 passagers chacun.
Marseille étant le seul port français de la façade méditerranéenne capable d'abriter de semblables bateaux-villes, MSC se positionne dans la cité phocéenne. La compagnie y embarquera ou débarquera 25.000 croisiéristes en 2009.
1 million de passagers
Par ailleurs, alliée à Costa Croisières et à Croisifrance, MSC Croisières a remporté un appel d'offres portant sur la concession pour vingt ans du terminal croisières Marseille Provence Cruise Center. Après un investissement de 6 millions d'euros pour aménager les quais, les trois compagnies s'engagent à assurer 450 escales annuelles pour un trafic minimum de 1 million de passagers à l'horizon 2011.
MSC ne craint visiblement pas la crise. Erminio Eschena a même tendance à penser qu'elle sera bénéfique pour les croisières. « Nous en subirons forcément l'impact. Mais je pense d'une façon plus limitée que le reste de l'industrie touristique, car nous bénéficions d'un meilleur rapport qualité-prix que les villages de vacances qui sont nos véritables concurrents. Seules les croisières peuvent offrir la possibilité de se lever chaque matin dans un port différent sans avoir à changer de chambre. Le tout pour un budget raisonnable. »
Le niveau de réservations de MSC semble lui donner raison et permet à Erminio Eschena d'envisager pour 2009 une croissance comparable à celle de 2008. MSC France affichera en 2008 un peu plus de 50.000 passagers transportés, pour un chiffre d'affaires de 55 millions d'euros, en croissance de 14 %. Ces bons chiffres et l'arrivée du « Fantasia » permettent à MSC de tester un nouveau concept, tiré tout droit des anciennes premières classes des transatlantiques. Le « Yacht Club » sera une zone VIP privée, composée d'une centaine de suites. « Ces clients bénéficieront de restaurants, d'ascenseurs, de majordomes, de piscines, qui leur seront exclusivement réservés », détaille Erminio Eschena. Une splendide fantaisie. n
