Agorila joue le régionalisme face aux majors généralistes

La maison de disques se mobilise contre la morosité et les téléchargements pirates.

À la veille de son soixantième anniversaire, Agorila est en pleine réflexion. La plus ancienne maison française de disques, créée en 1949 par le père de son actuel dirigeant, n'est pas épargnée par la chute des ventes de CD qui touche l'ensemble de la profession. « Si nous avons pu peu ou prou maintenir notre activité en 2007, ce ne sera pas le cas cette année. Nous devrions enregistrer en 2008 une baisse de l'ordre de 15 % à 20 % de notre chiffre d'affaires qui s'élève à près de 2 millions d'euros », estime Jean Meyzenc qui a repris la suite de son père en 1987. En cause, selon le dirigeant, le téléchargement pirate sur Internet bien sûr. Mais pas exclusivement.

fiscalité excessive

« La dégradation des conditions de marché résulte d'une conjugaison de facteurs qui tiennent tout aussi bien à la fiscalité excessive ? qui pèse sur nos produits et en renchérit le prix de vente ? qu'au manque d'efforts créatifs des majors dont l'activité a toujours été la courroie d'entraînement de tout le secteur », lance Jean Meyzenc. Agorila, dont le siège social est à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), dispose toutefois d'atouts pour sortir de la nasse dans laquelle se trouvent les maisons de disques généralistes. La société a développé un catalogue de 600 références CD et de quelques dizaines de DVD sur des créneaux bien à elle dont elle ne s'écarte pratiquement jamais : la musique festive, principalement originaire du Sud-Ouest, qui représente près de la moitié de son activité ; la variété et les chants traditionnels pyrénéens, du Pays basque à la Catalogne et plus marginalement la musique espagnole et d'Amérique du Sud. Enfin, la musique officielle de Lourdes gérée par les ?uvres de la Grotte dont elle détient une quasi-exclusivité de fait. « C'est pour nous un bon filon puisqu'il contribue en temps normal à hauteur de 10 % à notre chiffre d'affaires », note, satisfait, Jean Meyzenc.

sur tous les fronts

En réaction au contexte morose de son secteur, Agorila a décidé de compléter sa présence dans les linéaires des espaces culturels et des revendeurs en proposant son catalogue en accès direct sur tous les sites payants de téléchargement de musique. Elle a ensuite décidé de développer davantage encore que par le passé une activité de distribution pour compte de tiers afin d'amortir plus facilement sa présence commerciale sur le terrain. Consciente des difficultés qui s'annoncent, l'entreprise bayonnaise entend trouver d'autres sources d'activité. Elle envisage ainsi de se lancer dans le management d'artistes dès 2009. Frank Audonnet, à Bayonne

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