GBM sauvé par le plan de soutien aux PME

Le miroitier a été parmi les trois premiers en France à bénéficier du dispositif mis en place fin octobre.

Lâché par sa banque en pleine croissance, voilà la mésaventure subie par le groupe industriel Cap Lim qui emploie 120 salariés en Limousin et détient trois sociétés, dont la miroiterie GBM à Isle (Haute-Vienne) qui a réalisé un chiffre d'affaires de 12 millions d'euros en 2008.

Deux ans après sa reprise, le groupe a doublé son carnet de commandes. Le 30 septembre, en pleine crise financière, l'un de ses cinq partenaires bancaires décide de geler ses découverts à court terme. « La banque a paniqué, la deuxième a suivi, puis les trois autres, raconte le PDG, Patrick Maïto. J'ai été confronté à une crise de trésorerie liée à la croissance très forte du groupe. Mes besoins de financements s'élevaient à 1,2 million d'euros. »

Il se tourne alors vers la Banque de France pour sortir de l'impasse et alerte Nicolas Sarkozy, par courrier le 12 octobre. « Je l'ai prévenu que, sans assureur-crédit, un découvert ne pouvait pas être accordé ; la bombe se situe à ce niveau-là ! Le problème tient plus à l'assurance-crédit qu'à la frilosité des banques », estime le dirigeant. En une semaine, le directeur de cabinet lui répond qu'il est éligible au nouveau dispositif de médiation du crédit. Son dossier sera le premier traité en Limousin, parmi les trois premiers de l'Hexagone. Une telle somme ne pouvant être financée par un prêt à court terme, les banques échaudées ont préféré botter en touche. Sans crédit, le dépôt de bilan était inéluctable. « Le PDG a eu le bon réflexe en alertant la Banque de France le plus rapidement possible, précise Gilles Lesselier, directeur adjoint. Nous avons mis en place une médiation crédit, et les fonds ont été débloqués le 29 décembre. » Outre la Banque de France, la cellule opérationnelle, en service depuis mi-novembre, regroupe la préfecture, la Trésorerie générale et Oséo. Grâce à la médiation actionnée par le chef d'entreprise et la garantie apportée par Oséo Limousin à hauteur de 60 %, Cap Lim a retrouvé la confiance de ses cinq partenaires bancaires qui lui ont accordé un prêt sur sept ans.

Travail collectif

« Ce travail collectif a été exemplaire, s'est félicitée Évelyne Ratte, préfet de région, lors de la visite de GBM le 21 janvier. Les chefs d'entreprise en difficulté ne doivent pas avoir honte de saisir le médiateur afin que la situation ne dégénère pas. » Malgré tout, GBM aura perdu 450.000 euros durant ces quatre mois sous tension, l'entreprise n'ayant pu assurer une activité normale.

Corinne Mérigaud, à Limoges

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