Beynel-Manustock cède la majorité de son capital

Le rapprochement entre cette société et le groupe PGS fait émerger un leader dans l'univers de la palette.

Pas question pour Jacques Beynel, le président de Beynel-Manustock, d'envisager la retraite sans imaginer une solution garantissant la pérennité de cette entreprise girondine. Créée par son père en 1945 au c?ur du massif forestier des Landes de Gascogne, elle est spécialisée dans la fabrication de palettes et intègre le sciage en amont. De fait, Beynel est la première scierie française spécialisée dans le sciage pour palettes, soit 155.000 mètres cubes de sciages, dont la moitié absorbée en interne.

« J'ai réfléchi à une sortie intelligente, je ne voulais pas me retirer sans garantir la continuité aux employés qui m'ont fait confiance », explique-t-il. En se rapprochant de PGS, dont le siège est en Seine-Maritime (lire « La Tribune » du 4 décembre 2007), il considère que toutes les conditions sont réunies. Car PGS, qui travaille dans le reconditionnement des palettes, trouve avec Beynel-Manustock un complément d'activité, sans que se profilent des réductions d'effectifs, le groupe chapeautant à l'avenir deux métiers en synergie.

PGS-Beynel devient ainsi le n° 1 en France de la palette bois et le n° 2 en Europe avec plus de 600 salariés et un chiffre d'affaires s'approchant des 150 millions d'euros, ce qui lui donnera plus de poids vis-à-vis de ses clients industriels.

Face à PGS, créé en 1993, qui emploie 420 personnes et réalise un chiffre d'affaires 94 millions d'euros, Jacques Beynel n'est pas arrivé les mains vides. Son entreprise ? dont le chiffre d'affaires a légèrement baissé en 2008 à 39,5 millions d'euros à cause de la crise qui a impacté les prix ? possède un outil de production performant. Entre ses différents sites girondins et celui de Fécamp, il dispose de 30 hectares de terrains et de 31?000 mètres carrés de surfaces bâties. Pour définir sa stratégie, Jacques Beynel explique : « Après avoir fait du développement vertical ? du massif forestier à la palette en passant par le sciage ?, nous avons fait du développement horizontal en apportant de nouveaux services avec de nouveaux matériaux. »

En 1995, il a en effet repris la société Alupal pour fabriquer des palettes en métal ? acier, aluminium ou inox ? et par la suite commercialiser des palettes en plastique. Autre atout de l'entreprise : son équipe de R & D, une exception dans le métier. Elle a travaillé sur deux principaux dossiers, l'aboutage des bois verts, qui arrive en phase d'industrialisation, et le traitement plasma des bois pour les rendre hydrophobes.

Autant d'atouts appréciés par Jean-Louis Louvel, le président de PGS : « Le site est très récent, parfaitement aux normes, ce qui est rare en France. Et Beynel dispose de réserves foncières importantes avec des capacités de développement intéressantes. »

un site aux normes

Ce rapprochement était à l'étude depuis trois ans pour que la transition se fasse dans les meilleures conditions possibles. Jacques Beynel restera à la tête de son entreprise pendant au moins deux ans. « Contractuellement, Jacques Beynel a un engagement minimum d'accompagnement de l'entreprise mais pas de maximum », précise Jean-Louis Louvel. n

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