Métal Chrome investit dans la durée

Le sous-traitant aéronautique s'étend pour faire face aux nombreuses commandes.

Loin de la morosité des discours ambiants, Bruno Reyneau, PDG de Métal Chrome, affiche une sorte de sérénité lucide et raisonnée. La preuve?: la société investit près de 6 millions d'euros dans son outil de production. Avec, à la clé, la création d'une quinzaine d'emplois au cours du premier semestre 2010. Implantée à Rochefort (Charente-Maritime), l'entreprise est spécialisée dans le traitement de surface des alliages légers, essentiellement l'aluminium. Elle travaille exclusivement pour le secteur aéronautique. « Nous avons une spécificité, explique Bruno Reyneau. Nous pouvons traiter des pièces de grande dimension, jusqu'à 7 m de long et 2 m de haut. » Aujourd'hui, Métal Chrome, qui occupe un bâtiment de 4.500 m2, emploie 75 personnes pour un chiffre d'affaires de 6,4 millions d'euros en 2008.

Le projet, qui vient d'être engagé, porte sur l'extension de 2.000 m2 des locaux existants. Le bâtiment devrait être livré à la fin de l'année pour être opérationnel dès le début de 2010. Il abritera une cabine de peinture, la troisième de l'entreprise. « Nous pourrons augmenter notre capacité de production de l'ordre de 50 % », estime Bruno Reyneau. Le bâtiment sera également équipé d'un quai de chargement et de déchargement pour les panneaux de fuselage qui pourront transiter entre le site et Toulouse et Saint-Nazaire dans de meilleures conditions.

traitement des eaux

Le patron qui a créé l'entreprise en 1993 s'inscrit dans une démarche de développement durable. Ainsi, l'extension sera dotée « d'une chaîne de traitement des eaux qui va bien au-delà des contraintes réglementaires. Nous visons zéro rejet sur le site. L'eau récupérée sera réinjectée en tête de station », précise Bruno Reyneau. Le principe repose sur l'utilisation d'évaporateurs sous vide qui séparent l'eau des déchets solides. L'installation de cette technologie, mise au point par la société lyonnaise Corelec, a été financée en partenariat avec la Drire et l'Agence de l'Eau Adour-Garonne. Pour le sous-traitant aéronautique, ce gros investissement devait se faire chez lui, à Rochefort. Pas question de pays exotiques à bas coûts. « Ici, nous disposons de tout ce qu'il faut pour satisfaire nos clients. Nous sommes bien équipés. Nous avons le savoir-faire et la réactivité. » Pour Bruno Reyneau, c'est loin d'être du pilotage à vue. Le carnet de commandes est bien rempli, avec 3.500 avions à traiter à raison de 500 à 600 unités par an.

Thierry Thomas,

à Rochefort

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