Certains de ses clients anglo-saxons ont arrêté tout investissement, d'autres les retardent. Sur le premier trimestre 2009, les commandes ont chuté de 35 % à 40 %, mais GSE entend résister.

« Notre exercice 2008 fut exceptionnel, avec 655 millions d'euros de chiffre d'affaires, en progression de 33 %, et 12,4 millions d'euros de résultat net, en hausse de 19 %, se félicite Jean-Pierre Hugues, PDG de cette entreprise de 450 salariés en Avignon (Vaucluse), spécialisée en immobilier logistique, industriel et de services clés en main. Malgré un carnet de commandes de 475 millions d'euros au 1er janvier, nous projetons un repli de 15 % en 2009. Cependant, comme c'est la troisième crise qu'affronte GSE depuis sa création, en 1976, nous mettons en ?uvre des solutions qui permettront de repartir très fort. »

En 2008, la logistique a principalement tiré la croissance (+ 52,2 %), au point de représenter 72,5 % du chiffre d'affaires. Le contractant général a achevé 22 projets en France, mais aussi en Allemagne (PSA, Procter & Gamble), en Espagne (Prologis, Icade) et en Pologne, où il a livré 180.000 m2. « Le poids des projets de promoteurs se réduit, souligne le directeur adjoint, Christophe Klieber. À l'avenir, nous travaillerons sûrement de plus en plus en direct avec nos clients. »

Soucieux des con- traintes financières de ceux-ci, GSE lance un nouveau concept : Modulog. L'idée ? Promouvoir une standardisation des configurations (cellules de 6.000 m2 en quatre géométries) et des matériaux (poutres, poteaux, dallages?) pour baisser de 20 % les coûts de construction et d'exploitation des bâtiments, de 50 % leurs émissions de CO2 et diviser par deux les délais, soit une livraison en cent jours pour 30.000 m2.

Dans l'industrie et les services, ses réalisations baissent de 25,8 %, malgré des chantiers significatifs dans la santé et à l'export (146.000 m2 pour une usine Alstom en Chine, 30.500 m2 en Hongrie pour Becton Dickinson?). Le carnet de commandes pour 2009, en raison des reports 2008, affiche + 77 %. L'international représente d'ailleurs 42 % de son activité (+ 37 %). Après l'ouverture d'une filiale en Roumanie, le groupe prospecte le Moyen-Orient, l'Algérie? pour pallier l'effondrement de la Grande-Bretagne, de l'Ukraine et de la Russie. Preuve que la crise ne touche pas tout le monde, sa filiale CCR, dédiée à des bâtiments pour PME-PMI, a livré en France 40 projets pour un chiffre d'affaires de 91 millions d'euros (+ 50 %). Elle ouvre sa 14e agence en Lorraine et devrait engranger six commandes de son bâtiment tertiaire bioclimatique, Ecoparc (5.200 m2 livrés en 2008). L'autre filiale, Nazca, pour des projets photovoltaïques, devrait, elle, en concrétiser deux.

Déterminée à anticiper les mutations de son métier, GSE a créé un département foncier qui réserve des terrains non constructibles et aide les collectivités concernées à les rendre constructibles. « Nous voulons sécuriser sur un axe Lille-Marseille les mètres carrés potentiellement aménageables », mentionne Jean-Pierre Hugues. Une stratégie qui l'amène également à affecter une équipe à la recherche de solutions de financements pour ses clients afin de contourner les effets de la crise du crédit. n