Sodemo veut conquérir l'Asie

Le constructeur de moteurs de compétition vise des débouchés sur un continent où le sport automobile se développe.

Si je dois faire mon VRP, lance Guillaume Maillard, je dirai que Sodemo motorise les équipes qui gagnent ! » De fait, le plus gros motoriste de compétition indépendant en France (50 salariés), installé à Magny-Cours (Nièvre), réalise 70 % de son chiffre d'affaires (5 millions d'euros au total) avec les constructeurs automobiles. Il équipe Peugeot par exemple, champion du monde IRC (Challenge intercontinental des rallyes) avec la 207 S2000, et qui vient encore de briller au rallye Monte-Carlo 2009. Des succès que le jeune patron (34 ans) de Sodemo entend bien utiliser pour partir à la conquête du continent asiatique. « J'espère, grâce à mon associé, trouver des débouchés en Asie et, plus tard, dans tous les pays émergents, assure-t-il. Le sport automobile y démarre. Il y a déjà trois Grands Prix de Formule 1 en Asie [à Sepang (Malaisie), à Shanghai (Chine) et à Singapour (27 septembre, Ndlr] tandis qu'un nouveau circuit est en construction en Corée. »

Avec le sport automobile, l'Asie est de fait l'autre domaine de prédilection de Guillaume Maillard. Fin 2007, il a investi 1 million d'euros pour racheter Sodemo en association avec le PDG du coréen Shinsung Delta Technology (700 salariés). Et il venait de quitter l'équipementier automobile Faurecia, où il s'apprêtait à prendre la direction de l'antenne au Japon. Des capitaux asiatiques dans la Nièvre : la chose est assez rare pour être relevée et? inquiéter localement. Guillaume Maillard a donc dû longuement expliquer son projet et ses passions.

Ainsi, depuis 2000, le jeune entrepreneur pratique lui-même le sport automobile. Un plus pour l'entreprise qu'il a rachetée. Le pilote panache différents championnats pour être présent auprès de ses clients privés (30 % de l'activité). Son but, aujourd'hui, est bien là : redynamiser par cette voie qui renoue avec l'esprit du fondateur, un ancien pilote, l'image de Sodemo, et faisait figure de belle endormie depuis son rachat en 2000 par Moteur Moderne. Et ce n'est pas facile, loin de là. « C'est un métier compliqué, estime Guillaume Maillard. D'autant plus que la crise économique, qui touche actuellement le secteur automobile, freine considérablement la dynamique marketing des constructeurs. » Au point d'être contraint de restructurer l'entreprise et d'en réduire l'effectif salarié.

les moteurs hybrides

Autre défi que se lance l'entreprise : le développement durable. Sodemo a été le premier développeur de Bioracing Series en Europe, où les moteurs doivent tourner 100 % au bioéthanol, dont la formule est reconduite dans le cadre des super-séries FFSA (Fédération française du sport automobile). En parallèle, l'entreprise travaille sur les moteurs hybrides. Elle est en phase de discussion, avec des donneurs d'ordres et avec des laboratoires universitaires pour développer un produit à son échelle. « Un produit ludique, adaptable, que les teams accepteront », résume Guillaume Maillard. Le jeune entrepreneur pourrait ainsi démontrer que Magny-Cours prend un nouveau virage. n

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