Dammann Frères se voit en n°1 mondial du thé de luxe

Présente au Japon, en Russie, à Dubaï, l'entreprise familiale ambitionne de devenir la principale marque dans le monde.

Île-de-France/Agroalimentaire

À quelques semaines du premier anniversaire de l'ouverture de la boutique de la place des Vosges, à Paris, Didier Jumeau-Lafond, le président de Dammann Frères, s'apprête à passer le flambeau à un de ses enfants. Une nouvelle étape dans l'histoire de cette entreprise familiale plusieurs fois centenaire. Tout commence au XVIIe siècle avec un décret confiant au sieur Damame, de nationalité néerlandaise, l'exclusivité de la vente à la cour de Louis XIV des thés, cafés, sorbets et chocolats. Près de deux siècles plus tard, Derode & Dammann implante le premier établissement d'importation de thé à Batavia, en Indonésie. Mais c'est au début des années 1920 que l'entreprise marque un premier tournant?: une des s?urs Dammann ouvre une des premières boutiques de thé à New York pendant que ses frères, Robert et Pierre, importent des thés de Chine, d'Inde et de Ceylan.

Si les produits de la maison Dammann Frères sont unanimement appréciés ? ils sont fournisseurs officiels de la Compagnie Générale Trans-atlantique ?, la santé financière de l'entreprise est précaire jusqu'à la rencontre de Jean Jumeau-Lafond. C'est le déclic. « Mon père n'était pas un gestionnaire, mais il avait des idées et du bon sens », souligne l'actuel président. Sa première innovation est commerciale?: il parvient à imposer aux épiceries fines, alors florissantes, la distribution de thés en vrac. Mais la concurrence est rude et les résultats encore maigres.

« Ça explose »

La deuxième innovation sera plus radicale, puisqu'il invente le premier thé aromatisé?: le goût russe Douchka, en hommage à son épouse. Ce parfum sera le premier d'un catalogue qui ne cessera de s'enrichir au fil des ans et des inspirations. Dammann Frères travaille pour les plus grands noms de l'épicerie fine et leur fournira pendant des années leurs thés sans jamais apparaître. Une autre innovation marquante sera le sachet cristal. « Jusque dans les années 1980, on avait le choix entre un sachet en papier ou en tissu, explique Didier Jumeau-Lafond. Nous avions alors jusqu'à 60 personnes qui cousaient à la machine dans notre usine d'Orgeval. » Devant le succès de ce nouveau matériau et alors que son frère, à la tête de l'entreprise, hésite, Didier Jumeau-Lafond décide d'acheter des machines sur ses propres fonds. Il produira 4,8 millions de sachets la première année?

En 2003, il a repris les rênes de la société via un LBO, débouclé au bout d'un an sous l'amicale pression de l'italien Illy, qui rachète la majorité du capital et laisse tous pouvoirs à Didier Jumeau-Lafond. « Je voulais asseoir la notoriété de la marque, attaquer le Japon et le marché du luxe. Mais pour cela, il faut une boutique. Nous avons donc ouvert fin 2008 place des Vosges », précise le dirigeant. Depuis, les magasins se sont multipliés à l'international?: au Japon, à Moscou, Bucarest, Dubaï, etc. « Ça explose complètement?! » se félicite Didier Jumeau-Lafond, qui compte bien continuer sur la lancée et devenir la première marque de thés de luxe dans le monde. n

Commentaires 3
à écrit le 16/12/2009 à 14:20
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"Pour un peu plus de sérieux"!! les thés Dammann sont excellents, rapport qualité prix, il n'y a pas photos........Etant trés amateur de thés, un conseil, GOUTEZ.

à écrit le 30/10/2009 à 12:02
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et vous, vous n'avez jamais entendu parler de la concurrence ????

à écrit le 22/10/2009 à 21:30
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Il n'a jamais entendu parlé de mariage frère lui!! Palais de thé non plus!! un peu plus de serieux!!

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