Le modèle français des écoles de commerce doit-il évoluer ?

Les écoles se sont sans cesse réinventées, confortant leur attractivité sur un marché concurrentiel, diversifiant et élargissant leurs sources de financement et leur offre de formations. La grande école côtoie des programmes executive MBA, masters, bachelors qui accueillent différents publics. Dans le contexte de crise mondiale, elles doivent réfléchir au contenu de leurs enseignements pour le devenir des jeunes et des entreprises, mais aussi réussir à se développer dans un monde global de plus en plus complexe.

Ces évolutions sont engagées ?

Certaines ont anticipé l'ouverture de leurs enseignements à l'éthique, au développement durable afin de former des jeunes capables de manager et décider dans un contexte global complexe. Certaines réussissent à l'international. Mais l'internationalisation du marché, la complexité des enjeux et la concurrence des institutions étrangères les obligent à réfléchir à un nouveau modèle.

Quels sont les enjeux ?

Elles doivent s'impliquer dans le débat sociétal. Par la formation de jeunes managers, elles ont la capacité d'influencer les entreprises et d'aider à faire émerger un nouveau modèle. À l'international, toutes n'obtiendront pas le statut de « marque » reconnue ou ne pourront créer des campus ailleurs. Mais elles peuvent ancrer leur développement en répondant aux besoins industriels de leur région, en mettant au point des formations au management adaptées. Elles peuvent, avec les universités, concevoir des programmes de formation ou de recherche pointus. Les rapprochements entre ces acteurs au sein des pôles de compétitivité ou pôles de recherche et d'enseignement supérieur montrent que ces coopérations contribuent à la création de valeur. Ceux qui, de par leur activité, seront reconnus au plan international pourront attirer étudiants et chercheurs étrangers.