Et si la crise était l'occasion de revoir sa stratégie RH... et de recruter ? Ces dernières années, les entreprises ont privilégié le « stop & go », autrement dit le « je recrute pendant quelques mois, puis je m'arrête brutalement ». Une forme de gestion des ressources humaines certes souple, mais sans approche qualitative. « Cette stratégie à flux tendus est typiquement le symptôme de décisions prises d'en haut et sans connaissance du terrain », remarque Olivier Gélis, directeur général du cabinet de recrutement spécialisé en finance Robert Half France.

Dénicher les bons profils

Mais difficile, il est vrai, de parier sur l'avenir quand la conjoncture est bouchée. Les entreprises sont de moins en moins capables de se projeter sur le long terme et d'établir des politiques RH au-delà de trois ans. Néanmoins, préparer la reprise en misant sur le recrutement peut s'avérer payant. Pas seulement en termes d'image, même si, comme le souligne Olivier Gélis, « une entreprise qui recrute montre qu'elle va bien ». Surtout, le risque est grand de se retrouver face à une pénurie de cadres expérimentés. L'entreprise alors se retrouverait incapable de faire face à la crise et de surfer sur la reprise une fois le moment venu. « En temps de crise, il est toujours aussi difficile de dénicher les bons profils », estime Alain Deniau, du cabinet Heidrick & Struggles. Et si le contexte des négociations semble favoriser les recruteurs, attention à ne pas trop rechercher « la bonne affaire ». « Il est dangereux de faire une différence de salaire. Le candidat finira par le savoir. Il peut alors se sentir floué », souligne Olivier Gélis. Et là, méfiance : selon une récente enquête SHL-Top Management-Net Iris, un actif sur deux se dit prêt à quitter son entreprise une fois la croissance revenue...