Plan de relance : apprendre à penser les bâtiments à long terme

Penser le bâtiment dans la durée est plus que jamais une évidence. Le penser dans son évolution et non plus comme un élément d’architecture figé dans le paysage. Aujourd’hui, le coût d’un bâtiment, c’est 25 % de travaux et 75 % de maintenance sur 20 ans. En faisant bouger les lignes dès maintenant, il est possible de réduire ses consommations d’énergie sur le long terme et d’utiliser des matériaux nouvelle génération.
Rennes Palais du Commerce :
Citizers groupe FREY (mandataire), ENGIE (promoteur),
MVRDV, Bernard Desmoulin (architectes)
Rennes Palais du Commerce : Citizers groupe FREY (mandataire), ENGIE (promoteur), MVRDV, Bernard Desmoulin (architectes) (Crédits : DR)

Sur le terrain, la transition énergétique se confronte encore trop souvent au poids des habitudes. Une nouvelle génération motivée se heurte à des cultures professionnelles ancrées dans les mœurs et il semble parfois difficile de faire bouger les lignes. Comment conduire le changement nécessaire et faire évoluer les codes de filières toutes entières ?

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Nous sommes convaincus que le bâtiment doit s'adapter aux nouvelles pratiques professionnelles et qu'il faut pour cela prendre l'habitude de considérer le bâtiment dans son ensemble et dans la durée. Il faut cesser de penser le bâtiment comme un objet architectural figé, sans s'occuper de son évolution dans les 10, 20, 30 ou 50 prochaines années. Aujourd'hui, ni le bureau d'études, ni l'architecte, ni le constructeur ne peuvent plus livrer un bâtiment sans avoir anticipé son cycle de vie.

Dès sa conception, un bâtiment doit être pensé pour ne pas vieillir prématurément. Il doit être imaginé pour être le moins gourmand possible en énergie et sa capacité à produire des énergies renouvelables doit être aussi importante que ses lignes architecturales. Mais surtout, la bonne conduite de ses équipements et sa maintenabilité doivent être prioritaires dans les choix techniques effectués par les maîtres d'ouvrage.

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Du point de vue économique, l'investissement réalisé lors de la construction ou de la rénovation doit désormais se lisser sur la durée, en tenant compte notamment des
économies d'énergie réalisées sur 10 ou 20 ans. Là encore, des solutions de financement existent :  les offres « as a service » permettent de trouver ensemble la meilleure méthode pour appréhender le long terme plus sereinement.

Ensemble, changeons la temporalité des métiers du bâtiment !

LES SOLUTIONS DU CHAPITRE 7

35 / PENSER LE COÛT GLOBAL D'UN BÂTIMENT

Aujourd'hui encore, la plupart des acteurs du bâtiment et de l'immobilier chiffrent le coût global des travaux d'une part, et les frais de maintenance d'autre part. Lors des phases de construction ou de rénovation, les arbitrages, le choix des matériaux et des équipements se font dans une démarche de maîtrise de budget, afin de parvenir à un « coût total » du bâtiment raisonnable au moment de sa livraison. Pourtant, nous savons tous aujourd'hui que le coût total d'un bâtiment, c'est 25 % de travaux et 75 % de maintenance sur 20 ans ! Il est donc urgent de changer de logique, afin d'optimiser les frais de maintenance et de réduire les dépenses énergétiques dès la conception du bâtiment.

36/ SE RÉUNIR DÈS LE DÉBUT

Toute décarbonation réussie passe par une collaboration étroite de toutes les parties prenantes dès la conception du bâtiment. L'expérience le prouve, c'est en travaillant main dans la main à chaque étape que l'on parvient à trouver des solutions innovantes qui fonctionnent. Quel que soit le projet de construction ou de rénovation, les commanditaires, les bureaux d'études, les architectes, les constructeurs, le génie civil et les opérateurs de la maintenance doivent commencer par se réunir pour définir une feuille de route commune.

37/ ANTICIPER LES CHANGEMENTS D'USAGE

Qu'ils soient tertiaires ou résidentiels, les bâtiments peuvent changer d'usage tout au long de leur cycle de vie. Un immeuble de bureaux devient une ruche à start-up, un immeuble haussmannien se transforme en bureaux, une résidence de logements est réhabilitée en EHPAD... À chaque mue correspondent des travaux de rénovation lourds et leur lot d'émissions carbonées. Et si ces changements d'usage étaient prévus dès la conception du bâtiment ? En menant une réflexion architecturale sur la capacité portante, la structure, les câblages et les réseaux, les nouveaux bâtiments seront modulaires, plus souples et plus évolutifs pour simplifier les travaux nécessaires à leur changement de fonctionnalités.

38/ ABORDER LE RETOUR SUR INVESTISSEMENT AUTREMENT

Qu'il s'agisse de rénover des passoires énergétiques ou de remplacer des équipements de chauffage, l'atteinte de la neutralité carbone a un prix que les entreprises, les collectivités et les copropriétés ont parfois du mal à accepter. Il existe cependant des solutions qui permettent de réduire efficacement l'utilisation de l'énergie primaire sans investir des sommes importantes. La sensibilisation des occupants et le bon pilotage des équipements par des solutions digitales permettent ainsi d'obtenir d'excellents résultats rapidement. Lorsque des investissements plus lourds s'imposent, les solutions « as a service » offrent un accompagnement global, clés en main, sur-mesure et cofinancé pour réussir sa trajectoire vers le zéro carbone avec une garantie de résultats.

Les banques ont également un rôle important à jouer en considérant les coûts de la rénovation énergétique au même titre que des investissements immobiliers et en favorisant les investissements de performance énergétique les plus efficaces.

39/ PASSER À L'AUTOCONSOMMATION

Face à la perspective d'une hausse du prix des énergies, mais également dans l'objectif d'une consommation plus responsable, de plus en plus d'entreprises et de bailleurs se lancent dans des projets leur permettant de consommer leur propre production d'énergie photovoltaïque. Plutôt que de vendre l'énergie produite par leur installation au réseau, l'idée d'être autonome énergétiquement fait son chemin...

Au-delà de ces solutions d'autoconsommation individuelle, l'autoconsommation collective sera une autre étape de développement de la production décentralisée au plus près des besoins.

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Commentaires 2
à écrit le 23/09/2020 à 18:29
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avant les batiemnts etaient prevus a long terme et les gens ne chauffaient pas a 25 degres maintenant ils sont ecolobobos, en platre et polystyrene, et dans 30 ans ils seront tous a recycler, en ayant fait plein d'economie d'energie, disons quon a ...

à écrit le 14/09/2020 à 20:37
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Alors bientôt des immeubles collectifs et « le vivre ensemble » adaptés aux règles sanitaires ? 😉

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