Gagner de l'argent ou gagner les élections

La chronique quotidienne de la Tribune inspirée par l'actualité. Aujourd'hui, Nicolas Sarkozy tenté par le monde des affaires, Angela Merkel reste fidèle à sa ligne austère et l'Italie toujours bloquée.
Nicolas Sarkozy, à un forum à Doha, le 11 décembre 2012.Copyright Reuters

En novembre 2011, lors de la tenue du sommet du G20 à Cannes, Nicolas Sarkozy, alors Président de la république, avait confié qu'il souhaitait gagner de l'argent dans une seconde carrière. Et citait comme exemple l'ancien président américain Bill Clinton devenu un conférencier de luxe, une reconversion plutôt réussie à ses yeux.

Depuis sa défaite face à François Hollande, Nicolas Sarkozy avait bien donné quelques conférences correctement rémunérées, mais, selon le Financial Times, il pourrait s'investir davantage, si l'on ose dire. En effet, il aurait récemment reçu des propositions pour intégrer des fonds d'investissemeent.

Un riche carnet d'adresses

Le quotidien économique britannique évoque notamment des Qataris qui mettraient sur la table 500 millions d'euros pour la crétion d'un tel fonds. Le « job » de l'ancien locataire du palais de l'Elysée consisterait à assurer les relations avec les investisseurs, notamment dans les économies émergentes comme le Brésil ou dans le pourtour méditerranéen. Le riche carnet d'adresses de Nicolas Sarkozy pourrait en effet grandement faciliter la réaliser des dits « deals ».

Il n'y a là rien à redire, le métier de président qui absorbe toute l'énergie d'un homme à temps plein lui donne droit à la reconversion qui lui plaît. Jimmy Carter avait préféré faire dans la diplomatie humanitaire, Jacques Chirac se consacrer à sa fondation.

L'entourage de Nicolas Sarkozy, en fait ses amis politiques, le met en garde sur le fait qu'une telle option, certes tentante, pourrait hypothéquer son retour en politique, autrement dit ses chances de gagner les élections présidentielles de 2017. Mais 2017 c'est loin. Que sera le bilan de François Hollande à ce moment là, où en seront la crise et la France? Sans compter que l'ancien président devra composer avec les ambitions au sein de sa propore famille politique. Bref, gagner de l'argent tout de suite ou se préparer à une hypothétique victoire en 2017 ? Ils seraient nombreux à ne pas hésiter !

Zèle budgétaire

On se souvient de « Merkozy ». Si les Français n'ont pas renouvelé leur confiance à Nicolas Sarkozy, Angela Merkel elle fait tout ce qui faut pour conserver son siège de chancelière qu'elle devra remettre en jeu en septembre. Pour ce faire, elle veille à ce qu'aucun détail ne vienne entacher une marche triomphale, du moins si on en croit les sondages, vers un nouveau mandat.

Ainsi, pour montrer à ses compatriotes qu'avec elle il ne sera pas question de prendre des décisions de nature à fragiliser la place du pays dans l'Europe, elle en rajoute dans le zèle budgétaire, ce qui devrait se traduire par une nouvelle baisse du déficit public en 2014, qui lui permettra d'être en avance sur son programme de réduction puisque ce déficit devrait être inférieur à 0,35% du PIB dès 2014, un objectif initialement fixé pour 2016.

Berlin aurait pu faire de la dépense publique, comme le lui préconisait le Fonds monétaire international (FMI), ce qui serait facteur de soutien de la croissance économique à plus long terme. Mais entre gagner les élections à court terme ou gagner de la croissance à long terme, Angela Merkel, elle, n'a pas hésité.

Il ne reste plus que la "combinazione"

En Italie, en revanche, il n'est ni question d'argent, ni d'élections gagnés ! L'impasse politique n'est pas seulement due au fait qu'aucun parti n'est en mesure de constituer un gouvernement susceptible d'avoir une majorité au sénat et au parlement, mais à la nécessité constitutionnelle de devoir élire un nouveau président qui pourrai convoquer, s'il en a envie, de nouvelles élections.

Comme un malheur ne vient pas seul, l'agence Fitch vient de dégrader la note souveraine du pays. Elle considère que le PIB va se contracter de 1,8% cette année, après 2,4% en 2012. Les Italiens s'appauvrissent, le pays est en panne politique, bref, rien n'est gagné! Il ne reste plus que la « combinazione » !

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.