Articles de sport : le Kevlar, champion toutes spécialités

Quel point commun entre Gérard d'Aboville et une raquette de tennis, entre Michael Chang et un gilet pare-balles ou encore entre Michael Schumacher et une paire de skis ? A première vue, pas grand-chose. Le lien entre ces champions sportifs et ces objets se nomme Kevlar. Sous cette appellation high-tech mais peu connue du grand public se cache en fait une fibre para-aramide découverte en 1965 par une certaine Martine Kwolek, chercheuse dans les laboratoires de Du Pont de Nemours. Quand l'inventeur du Nylon lance le Kevlar sur le marché, en 1972, c'est doté de la réputation de « fibre la plus solide au monde ». Ses caractéristiques principales : rigidité, solidité, résistance à l'impact, amortissement des vibrations, le tout combiné à une forte résistance thermique. C'est dire que les applications du Kevlar se sont multipliées en l'espace d'un quart de siècle. « Aujourd'hui, notre offre Kevlar se chiffre à près de 300 produits. Mais, comme il s'agit d'une fibre extrêmement technique, il faut sept à huit ans pour que soit commercialisée une nouvelle application du Kevlar », explique-t-on chez Du Pont. Les applications de cette fibre vont du renforcement des pneus au remplacement de l'amiante dans les disques d'embrayage et les garnitures de freins, ou encore aux domaines de l'aéronautique, de la marine, de l'automobile, depuis les structures en matériaux composites jusqu'aux vêtements de protection pour policiers et militaires. Et bien sûr les applications pour l'univers du sport où l'intégration de Kevlar dans les équipements ou les matériels est souvent mise en avant comme argument commercial. La première application dans ce milieu remonte à 1973, pour la fabrication de kayaks de compétition. « Sa résistance à la tension fait de cette fibre un matériau de choix pour les skis, surfs ou raquettes de tennis », précise-t-on chez Du Pont. Les principaux fabricants de skis, tels que Rossignol, Atomic ou Lacroix, y ont recours pour leurs skis haute performance ou leurs surfs en raison de la légèreté, de la résistance aux lourdes charges et aux fortes tensions apportées par le Kevlar. Quant à Gérard d'Aboville, lorsqu'il traverse l'Atlantique en solitaire à la rame, c'est sur un bateau en partie construit à base de Kevlar. Autre sport, autre emploi pour la fibre para-aramide avec le tennis. Les joueurs disposant d'une force de frappe puissante, comme Michael Chang par exemple, utilisent des raquettes garnies de cordes en composite Kevlar, reconnues pour leur résistance. Le recours à ce matériau permet en effet d'atténuer les vibrations et d'éviter que les fibres de carbone, principaux renforts des raquettes, ne se détériorent. Pour leur part, les coureurs motocyclistes portent des combinaisons renforcées en partie par cette fibre. Outre une meilleure élasticité et une plus grande respirabilité, le Kevlar offre une plus grande protection contre l'abrasion que le cuir utilisé traditionnellement dans les combinaisons. En compétition, cette fibre para-aramide s'emploie également pour renforcer les carénages, les pneus, les freins à disques et les casques. Le Kevlar investit également les vêtements, participant à habiller les sportifs, amateurs ou professionnels, de la tête au pied. La fibre entre en effet, depuis plusieurs années déjà, dans la fabrication de chaussures de tennis et de course. Au début des années 90, le groupe allemand Puma s'en est servi de façon novatrice en mettant sur le marché une chaussure de football composée de trois couches. La couche externe en tissu à base de Kevlar est la couche contrôle qui garantit un contact sûr entre le pied et la balle, conférant précision au tir, à la passe ou au dribble. P. Mo.
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