Les tranferts de compétences vont affecter les agents de la DDE

Éric de Balincourt, préfigurateur de la Direction des routes de l'Est, est optimiste. Dans sa zone de compétence, qui couvre toute l'Alsace, la Lorraine et une partie de Champagne-Ardenne et de la Franche-Comté, les débats préalables au transfert de compétences ont été sereins. Entre le 15 avril et le 1er juin 2006, chacun dans les DDE devra se positionner face à trois choix possibles : rester à l'Équipement mais ne plus s'occuper des routes, partir dans un conseil général pour travailler sur le futur réseau transféré et les routes départementales, ou rejoindre la future Direction des routes (DIR). Mais les missions de cette DIR, en cours de création (le décret est en Conseil d'État), ne seront clairement précisées que vers la fin 2006, pour les travaux de sa campagne hivernale sur les grands axes routiers."L'Alsace est gagnante." Les départements attireront d'abord ceux qui restent attachés à leur région ou veulent éviter les contraintes d'un déménagement. À ce niveau, la future organisation du travail semble mieux définie, et l'étoffe des équipes fait l'objet de négociations marginales. "Le nombre d'agents transférés et le budget correspondant à leurs postes ont été calculés en fonction des investissements réalisés sur les routes ces cinq dernières années, rappelle Éric de Balincourt. Les grands travaux décidés depuis 2001 dans l'Est, autour de Metz ou dans le nord de l'Alsace se traduisent par des transferts massifs. On n'a pas entendu se plaindre les conseils généraux, l'Alsace est gagnante."À Strasbourg, on a pris les devants. L'administration du Bas-Rhin s'apprête à accueillir 340 agents ex-DDE. Le projet d'organisation opérationnelle a été arrêté dès septembre 2005. "Les agents de la DDE ont déjà accès à nos fiches de définition de poste", annonce Emmanuel Rouède, directeur de l'Aménagement et des Équipements au conseil général du Bas-Rhin.Chez les agents, aux craintes de changement de statut des uns s'oppose l'attrait de la spécialisation chez les autres. "Nous serons environ 1.200 à la DIR, avec des missions variées dans l'ingénierie et l'exploitation des 1.640 kilomètres qui nous reviennent dans le grand Est", explique Éric de Balincourt. La DIR essaie d'attirer les compétences les plus pointues en faisant émerger de nouveaux métiers, comme la gestion informatisée du trafic routier dont elle sera en charge. Elle suscite ainsi l'intérêt des cadres administratifs et techniciens de l'Équipement. En novembre dernier, la Direction des routes de l'Est a organisé sa première journée d'information à Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle). La salle était pleine, avec 200 agents présents. "Chacun veut se tenir prêt pour l'ouverture de la Bourse aux postes", observe Claude Dorian, directrice régionale de l'Équipement en Champagne-Ardenne. Pas de précipitation. La précipitation est-elle nécessaire ? Prévue sur six semaines, la bourse aux postes de la DIR pourrait en réalité durer plusieurs années. "Il ne faut pas rêver, l'équilibre entre les compétences nécessaires des services d'ingénierie routière et les souhaits des candidats ne sera pas parfait, reconnaît Éric de Balincourt. Nous sommes prêts à fonctionner en sur ou sous-effectif, quitte à travailler en régie pendant trois ans dans des départements comme la Meuse ou la Marne, tant que tous les postes ne seront pas occupés." Pour le moment, les syndicats se tiennent relativement à l'écart des débats dans la région.Olivier Mirguet, à Strasbourg
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