La course à la présidence du Medef s'accélère

A priori, Ernest-Antoine Seillière a décidé de précipiter les échéances pour sa succession à la tête du Medef. Selon des informations révélées vendredi par RTL et les Echos, confirmées depuis par l'organisation patronale, il devrait prendre en effet dès le 1er juillet la présidence de l'Unice, l'organisation patronale européenne du secteur privé. C'est le lundi 21 mars qu'il devrait être élu à l'Unice - il est le seul candidat à la succession de l'Allemand Jurgen Strube, ancien président de BASF. Normalement, le mandat d'Ernest-Antoine Seillière à la tête du Medef arrivait à échéance à la fin décembre, mais lors de l'assemblée générale du 18 janvier dernier, le leader patronal, dans quelques propos sibyllins, avait laissé entendre qu'il pourrait anticiper ce départ (lire "La Tribune" du 19 janvier).Ce devrait donc être le cas, mais quand ? Certes, statutairement, rien n'empêche Ernest-Antoine Seillière de cumuler ses fonctions nationales et européennes. Il devrait préciser ses intentions aujourd'hui, lors de la réunion mensuelle du conseil exécutif du Medef. Il peut donc tout à fait décider de rester quelques mois encore après le 1er juillet, le temps d'organiser son remplacement. Ce cas de figure est même prévu dans les statuts du Medef.S'il y a vacance de la présidence, le doyen d'âge du bureau du Medef assure l'intérim jusqu'à l'élection d'un nouveau président, sauf si le conseil exécutif adopte une autre mesure. L'une de ces mesures peut être de charger le vice-président délégué d'assurer la poursuite de l'intérim. Ce cas de figure est impossible en l'occurrence puisque le poste de vice-président délégué n'est plus pourvu depuis le départ de Denis Kessler en 2002 pour le réassureur Scor. Mais le conseil exécutif peut aussi demander au président démissionnaire de reprendre ses fonctions jusqu'à l'élection de son successeur. Et, toujours statutairement, l'élection doit avoir lieu au plus tard dans les quatre mois. Le calendrier est donc totalement entre les mains d'Ernest-Antoine Seillière.Candidatures multiples. Quoi qu'il en soit, les différents candidats à la présidence du Medef vont devoir sortir du bois un peu plus vite que prévu. Officiellement pour l'instant, personne n'est candidat. Cependant, certains prétendants officieux commencent à se manifester. Notamment, celui qui semble pour l'instant le mieux placé, Yvon Jacob, patron de Legris Industries et nouveau président du Groupe des fédérations industrielles. L'industriel, déjà membre du conseil exécutif du Medef, multiplie les interventions médiatiques mais surtout, d'après nos informations, il a été adoubé par l'Elysée qui verrait d'un très bon oeil son arrivée à la présidence de l'organisation patronale.Le président des Industries textiles, Guillaume Sarkozy, lui, toujours et encore gêné par les ambitions présidentielles de son frère Nicolas, pourrait laisser passer un tour. Du moins en partie. En fait, comme nous l'indiquions dès notre édition du 13 janvier, il pourrait se présenter en "ticket" avec Yvon Jacob, en ne briguant "que" le poste de vice-président délégué de l'organisation. Dans ce contexte, reste à savoir si une autre candidate potentielle, Laurence Parisot, la présidente de l'Ifop, qui a tenu un discours offensif lors de l'assemblée générale, ira jusqu'au bout.Jean-Christophe Chanut
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