Incapacité du travail : la fin d'un généreux système

Après des années de débats, les Pays-Bas ont véritablement lancé la réforme de leur système d'allocations pour les incapacités au travail, la WAO. Parmi les premiers 19.000 "inaptes au travail" dont les dossiers ont été réexaminés, la moitié pourra être "remise sur les rails du travail", selon le gouvernement. "C'est un résultat dont on ne peut que rêver en tant qu'homme politique", a expliqué le ministre des Affaires sociales, Aart Jan de Geeus. Au total, 300.000 dossiers doivent être passés au crible - les bénéficiaires de plus de cinquante ans étant exclus.Le généreux système de WAO permettait aux Néerlandais de sortir du marché du travail pour des raisons de santé parfois contestables : un mal de dos bénin pouvait ouvrir la porte à des allocations jusqu'à la fin de la vie active. Résultat : si le taux de chômage "officiel" reste bas (6,6 % en février), c'est en fait 10 % de la population active néerlandaise qui est hors du marché du travail. Les syndicats soulignaient pour leur part les effets pervers de la WAO : elle bloque toute insertion professionnelle pour les véritables handicapés.Nouveau régime. Un consensus a donc pu être dégagé à l'automne. Un nouveau régime doit entrer en vigueur au 1er janvier 2006. Il limitera les inscriptions à titre définitif aux seuls personnes souffrant d'incapacité supérieure à 80 %. "Ce n'est plus un sujet de polémique, reconnaît un responsable syndical. La réforme est en route."Le gouvernement ne perd pas une occasion de mettre cette réforme à son actif, alors qu'il est à la peine sur d'autres dossiers. Les réformes des allocations chômage ou des préretraites ont déclenché des manifestations monstres à l'automne dernier. "Nous avons construit par le passé un pays et un Etat-providence. Nous devons maintenant considérer le changement dans une même optique positive. Ce que nous faisons aujourd'hui, c'est redéfinir la solidarité", expliquait récemment le Premier ministre, Jan Peter Balkenende.G. P., à Bruxelle
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.