La coalition CDU-SPD a du plomb dans l'aile

L'hypothèse d'une grande coalition en Allemagne a du plomb dans l'aile. Les sociaux démocrates de la CDU-CSU sont sur les nerfs, alors que le SPD social-démocrate campe sur sa position d'imposer le chancelier sortant, Gerhard Schröder, à la tête d'un futur gouvernement de grande coalition, refusant de laisser la voie libre à Angela Merkel, leader de la CDU. Cette dernière revendique la chancellerie, étant avec la CSU bavaroise la plus forte fraction parlementaire dans le nouveau Bundestag. Elle y dispose désormais de 4 sièges d'avance (226 contre 222) sur le SPD après l'élection législative décalée de dimanche dernier à Dresde.Aussi, la troisième rencontre aujourd'hui entre les grands partis populaires, pour "sonder" les chances d'un gouvernement commun, risque de tourner court. Lors d'une téléconférence tenue lundi soir, les dirigeants de la CDU ont évoqué une rupture des pourparlers avec le SPD si la question du chancelier n'est pas réglée avant de négocier un programme de gouvernement."Reconnaître la réalité." "Il n'y aura pas de négociations sur le contenu, si le SPD n'accepte pas que notre candidate devienne chancelière. [...]", a affirmé le secrétaire général de la CDU, Volker Kauder. Et d'ajouter : "Le SPD doit reconnaître la réalité à savoir que l'Union [CDU-CSU], en tant que groupe parlementaire le plus important, a le droit de désigner le prochain chancelier."De son côté, le SPD ne veut voir que Schröder à la tête d'une grande coalition. Mais ce dernier semble lui-même ne plus trop y croire. Il ne souhaite pas être un "obstacle à la poursuite du processus de réformes" qu'il a engagé et à "la formation d'un gouvernement stable en Allemagne", a-t-il affirmé lundi, se rendant à une réunion de présidence du SPD. Son leader Franz Müntefering s'emploie depuis à faire taire toutes les spéculations. Jusqu'à hier matin, où il a affirmé sur la chaîne ARD : "Tout ce qui concerne la question de gouverner sera discuté lors des négociations [pour former la grande coalition, Ndlr]. Nous y allons avec Gerhard Schröder comme candidat." Le vice-président du groupe parlementaire SPD Ludwig Stiegler est sur la même longueur d'ondes : "Nous restons avec Gerhard Schröder. Et si la CDU dit [aujourd'hui] que cette question doit d'abord être résolue, il n'y aura pas de négociation. Nous finirons notre tasse de thé et nous rentrerons à la maison."Reste que, selon la presse allemande, le chancelier sortant effectue un adieu à petits pas. Principal atout du SPD dans une éventuelle négociation, il pèserait pour obtenir le plus de concessions de la CDU dans un programme de coalition. Schröder accepterait de partir une fois prises en compte les idées des sociaux-démocrates pour gouverner le pays.On en est encore loin. Si la discussion en vient aujourd'hui au fond, une place importante concernera l'état des finances publiques. Le consensus domine pour réduire le déficit structurel du budget de l'État, qui avoisine 50 milliards d'euros, et le ramener à 3 % du PIB dès 2007. D'autres points de convergence sont apparus récemment pour réformer a minima le droit du travail et trouver un financement équitable pour l'assurance- maladie.Jean-Philippe Lacour, à Berl
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