Un développement à marche forcée

Une ouvrière chinoise de trente ans est morte d'épuisement après avoir travaillé vingt-quatre heures d'affilée dans une usine du sud de la Chine, a indiqué hier le China Daily. Selon ce quotidien, qui cite la famille de la victime et des collègues, les ouvriers de la Guangzhou Huaxin Handicraft Factory, pour beaucoup des migrants, avaient reçu l'ordre de faire de longues heures supplémentaires afin de satisfaire de nouvelles commandes. Cette histoire ne relève pas des faits divers. Elle illustre un système d'exploitation des ressources humaines en Chine qui présente, certes, l'avantage pour ce pays de stimuler ses exportations hyper-compétitives et d'attirer sans cesse les investissements directs étrangers, mais aussi l'inconvénient d'ignorer les normes sociales minimales défendues par l'Organisation internationale du travail (OIT) à laquelle la Chine adhère pourtant.Dans un récent rapport émanant de cette organisation, quelques lignes soulignent que "dans les entreprises du privé et des municipalités de banlieue, la force de travail dans l'habillement est principalement faite de jeunes filles. Les conditions de travail sont souvent dures avec des rotations de douze heures par jour, sept jours par semaine, qui ne sont pas exceptionnelles", les salaires se situant "entre 500 et 700 yuans par mois (55 à 75 dollars)".A l'OIT, Giuseppe Casale, directeur adjoint du département du dialogue social, estime que "les conditions du travail dans les entreprises gérées par les Chinois ne sont pas seulement pénibles, elles ne respectent même pas toujours le droit du travail qui a été institué dans le pays". La Chine vit toujours sous le régime du monopole syndical d'Etat entre les mains du Parti communiste, dont le personnel se confond parfois avec la direction des entreprises. A cela s'ajoute le problème des salaires ou des cotisations sociales qui ne sont pas payées et sont le fruit d'une corruption endémique en Chine, précise Giuseppe Casale.Laurent Chemineau
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.