L'OMC reporte à fin juillet ses espoirs pour Doha

" Nous sommes maintenant dans une situation de crise " et il y a " urgence ". Pascal Lamy, le directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) a cherché plus que jamais à placer les 150 membres de l'organisation devant leurs responsabilités samedi, à l'issue de trois jours de négociations infructueuses dans le cadre du cycle de Doha.L'enjeu était-il trop ambitieux ? Trouver un consensus sur les " modalités " d'un accord sur les dossiers les plus sensibles (agriculture, biens industriels), et cela afin d'ouvrir la voie à une conclusion du cycle fin 2006. Bien que cette date butoir reste l'objectif officiel, les divergences sur l'ampleur des efforts à accomplir pour libéraliser les échanges restent encore assez importantes.Techniquement, les zones de consensus n'apparaissent pourtant plus aussi inaccessibles. " Nous sommes désormais beaucoup plus proches " d'un accord, commentait lui-même Peter Mandelson, commissaire européen au Commerce. En matière de droits de douane sur les importations agricoles il a proposé une réduction de moitié à 12 % en moyenne, améliorant son offre initiale de baisse des droits (entre 39 % et 46 % selon le mode de calcul).Subventions américaines. De son côté, Susan Schwab, représentante américaine au Commerce (USTR), n'a guère entendu l'appel de ses partenaires pour alléger substantiellement ses subventions internes aux agriculteurs. Washington, qui comme l'Europe est soumis aux fortes pressions des milieux agroalimentaires, voudrait les ramener à 22 milliards de dollars par rapport à un plafond autorisé plus de deux fois supérieur. Mais Peter Mandelson objecte que les États-Unis ne dépensent réellement que 18 milliards de dollars. D'où sa demande de voir les Américains réduire leurs subventions réelles à 15 milliards de dollars.Attentiste, le G20 (pays émergents) conditionne ses offres de baisse des droits de douane à des concessions supplémentaires de la part de l'UE et des États-Unis.Seul point d'accord, les négociateurs attendent à présent de Pascal Lamy qu'il joue le catalyseur et " consulte intensivement et largement " les pays membres afin que soient établies " en urgence " les modalités du futur accord. Les regards se tournent vers la fin juillet, moment clé de la réunion que convoque rituellement l'OMC, avant sa pause estivale. Sera-t-elle vraiment celle de la dernière chance pour le cycle de Doha ?
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