La coalition allemande diverge sur la relance de l'actionnariat salarié

Faire des salariés des actionnaires de leur entreprise, l'idée est aussi ancienne outre-Rhin que le concept d'économie sociale de marché. Elle revient aujourd'hui au coeur du débat, les partenaires de la grande coalition étant d'accord pour renforcer le dispositif actuel jugé peu encourageant pour les intéressés. Il conduit à ce que 8 % des salariés allemands adhèrent à une forme d'actionnariat dans leur entreprise, contre 20 % dans d'autres pays d'Europe.Reste que les partis de la coalition à Berlin s'opposent encore diamétralement sur la manière de relancer l'actionnariat en entreprise. Vendredi, les unions chrétienne-démocrate et chrétienne sociale (CDU-CSU) ont présenté un modèle prônant la participation directe dans le capital au sein d'une seule et même entreprise. Plus tôt dans la semaine, le Parti social-démocrate (SPD) avait avancé l'idée d'une gestion collective de l'épargne des salariés via un fonds, celui-ci étant censé gérer des milliers de plans d'épargne d'entreprise.À droite, on mise surtout sur une incitation fiscale par l'État. Si une personne réinvestit en actions de son entreprise une partie de son salaire, celui-ci ne sera pas imposable dans la limite de 1.000 euros, et à condition de ne pas percevoir un salaire brut supérieur à 47.700 euros par an. Côté SPD, on insiste sur la sécurité du placement, en critiquant le modèle concurrent qui n'apporte pas de réponse en cas de faillite de l'entreprise " Si le fonds détient par exemple 1.000 participations d'entreprises, sa survie n'est pas en danger si seulement deux d'entre elles font faillite ", explique le chef du SPD Kurt Beck.UNE CERTAINE FLEXIBILITEOn le devine, la discussion s'annonce vive à la rentrée quand il s'agira de traduire ces modèles théoriques en projet de loi. La CDU semble déjà faire preuve de flexibilité, en estimant possible de mettre en place une épargne salariale collective dans une même branche d'activité ou zone géographique. Le patronat allemand se range quant à lui derrière le concept de la droite, en soulignant qu'il laisse le choix aux partenaires sociaux dans l'entreprise de concevoir le type de plan à mettre en place.
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