La police néerlandaise veut gagner plus

Depuis début décembre, la police néerlandaise est en grève. Les agents les mieux payés d'Europe ont encore refusé, le 23 janvier, une augmentation de 9,25 % sur deux ans pour ceux qui doivent travailler dans la rue, et de 6,25 % pour ceux qui se cantonnent à un travail de bureau. Dans les autres secteurs d'activité, des hausses de 2 % à 3,25 % maximum ont été négociées pour 2008, dans le cadre des conventions collectives. La ministre de l'Intérieur, Guusje Ter Horst, ne voulait pas dépasser, initialement, une augmentation globale de 5,75 % en 2008 et 2009, assortie d'une prime annuelle de 100 euros, quel que soit le grade ou l'ancienneté.UN SERVICE MINIMUMLes 52.000 agents de police néerlandais, qui n'ont pas le droit de faire la grève aussi librement que dans le privé, se sont organisés pour faire pression sur la ministre sans devenir eux-mêmes hors la loi. Depuis début décembre, ils n'assurent plus qu'un service minimum. Ils ont décidé de fermer les yeux sur des infractions mineures au Code de la route. Le nombre d'amendes délivrées aux cyclistes surpris en train de rouler sur les trottoirs ou de passer aux feux rouges aurait diminué de 30 %, selon la chaîne de télévision publique NOS. En décembre, le manque à gagner pour le Trésor public se serait élevé à 1 million d'amendes, soit 17 millions d'euros au bas mot. Plusieurs matches de football de première division ont été annulés, faute de garanties sur la sécurité dans les stades. La Justice, saisie par les clubs de football, a estimé qu'elle ne pouvait pas interdire aux policiers de revendiquer un meilleur salaire.Tous les postes de police ont fermé pendant quatre heures, le 23 janvier, lors d'une journée d'action nationale, largement suivie. Dans une pétition remise à Jan-Peter Balkenende, le Premier ministre chrétien-démocrate, les syndicats ont égrené les revendications salariales, sans les justifier par des conditions de travail plus dures ou la hausse des prix. Aux Pays-Bas, d'ailleurs, la police est plus connue pour être l'un des employeurs préférés des Néerlandais, après Philips et Shell. Le bras de fer continue : le Syndicat national de la police (NPB), affilié à la puissante Fédération des syndicats néerlandais (FNV), a appelé à de nouveaux débrayages les 28 et 30 janvier, avec, cette fois, fermeture des commissariats toute la journée.
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