L'Italie verse de plus en plus d'intérêts aux étrangers

La croissance italienne d'environ 1,8 % pour 2007, que doit officialiser ce matin l'Institut italien de la statistique, Istat, devrait être le meilleur chiffre avant bien longtemps. L'année 2008 est vue comme un retour à la mauvaise moyenne de la période 2001-2005, soit 0,7 % de croissance annuelle. L'embellie de l'an dernier a été surtout portée par les exportations de biens.De fait, selon les chiffres de la balance des paiements (qui diffèrent de ceux publiés il y a quelques jours), la balance commerciale est sortie du rouge : après un déficit commercial de 9,5 milliards d'euros en 2006, l'industrie italienne a réussi à dégager un excédent commercial de 3,6 milliards d'euros. Mais cette bonne tenue des exportations de marchandises a été plombée par une détérioration du déficit des échanges de services, qui passe de 1,5 à 6 milliards d'euros en 2007. " Le pire déficit des services des vingt dernières années ", explique Paolo Ciocca, économiste de la banque BNL-BNP Paribas. " Durant les années 90, le solde des services était positif, jusqu'à même une pointe à + 6,8 milliards d'euros en 1997. " La situation s'est détériorée depuis 2000, notamment par la faible progression des dépenses des touristes en Italie alors que les vacanciers italiens dépensent plus à l'étranger. Les touristes allemands et japonais se font plus rares et moins dépensiers dans le Bel Paese. Autre facteur aggravant pour la balance des services, le déficit croissant des échanges de services pour les entreprises : les firmes italiennes importent toujours plus de services de l'étranger, notamment de Grande-Bretagne, et leur en exportent toujours moins.UNE SITUATION INQUIETANTEEn outre, les autres postes de la balance des paiements se dégradent également, la balance des invisibles creusant son déficit de 13,6 à 19,3 milliards (2007). Une aggravation qui provient pour moitié de la hausse des intérêts payés par l'Italie aux investisseurs étrangers. L'énorme dette publique italienne (105 % du PIB en 2007 environ) est de plus en plus détenue par des investisseurs internationaux. " La part des emprunts d'État italien détenus par des non-résidents a quasiment décuplé entre 1990 et 2007, pour atteindre plus de 50 % ", souligne Paolo Ciocca. Du coup, malgré l'embellie du commerce, le déficit courant de la péninsule ne se réduit qu'à la marge.
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