Le colloque aura lieu en fin d'après-midi salle Victor-Hugo, à l'Assemblée nationale. Victor Hugo, le poète qui tempêtait de son exil contre Napoléon III « le Petit ». La référence plaira sans nul doute à Dominique de Villepin, qui dénoncera à la tribune le retour de la France dans le commandement intégré de l'Otan. L'ancien Premier ministre répondra aussi aux questions de la salle, ce qui devrait lui permettre de réitérer ses critiques contre la gestion de crise de Nicolas Sarkozy. C'est une première pour Dominique de Villepin, qui s'était jusqu'ici limité à une apparition publique lors du retour en France d'Ingrid Betancourt et, avant cela, à une sortie pour une lecture de poèmes à Montpellier, en juin 2008. Plus prolixe dans les médias, l'ex-rival du chef de l'État a donné de la voix ces derniers jours. Il a fustigé la formule de Nicolas Sarkozy, qui avait lancé aux députés UMP qu'il avait « la banane » malgré la crise. « Le chef de l'État doit faire preuve non de banane mais de sagesse. On n'attend pas de lui qu'il soit survitaminé, mais qu'il soit sage », a dit Dominique de Villepin, pour qui le discours présidentiel de Saint-Quentin, « c'était l'UMP parle à l'UMP ». Le cercle des fidèlesCe soir, à l'Assemblée, les « grognards » du villepinisme seront bien sûr présents. Les députés Georges Tron, Jean-Pierre Grand, Hervé Mariton, Jacques Le Guen, Guy Geoffroy et François Goulard ont cosigné le carton d'invitation. Hervé Mariton explique que, même s'il est lui-même favorable au retour plein et entier de la France dans l'Otan, la parole de l'ancien ministre des Affaires étrangères de Jacques Chirac, héraut du « non » français à la guerre en Irak, doit être entendue.La marge de man?uvre politique demeure toutefois étroite pour Dominique de Villepin. Il sera jugé à l'automne au tribunal correctionnel de Paris dans l'affaire Clearstream, ce dossier qui pèse dans ses relations avec Nicolas Sarkozy. Le chef de l'État s'est même porté partie civile. Mais, dans l'attente du procès, Dominique de Villepin veut se faire entendre sur la scène politique. Hélène Fontanaud

latribune.fr

14 Avr 2009, 1:32

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