Un semestre très chaotique sur les marchés

Quel bilan ! Les marchés boursiers ont vécu, ces six derniers mois, des heures bien mouvementées. Et bien inattendues. D'ailleurs les performances au 30 juin, légèrement négatives du côté des indices boursiers, ne reflètent en rien l'agitation du semestre. Si les trois premiers mois de 2009 ont logiquement dupliqué l'incertitude dans laquelle se sont retrouvés tous les financiers de la planète, les trois mois suivants se sont traduits par un véritable feu d'artifice tant sur les marchés actions qu'obligataires, prenant à contre-pied nombre de spécialistes. Pour preuve, l'indice MSCI World qui regroupe les principales valeurs mondiales affiche une hausse de plus de 20 % sur le seul deuxième trimestre. Il faut remonter au quatrième trimestre 1998 pour retrouver une performance à peu près égale. L'indice phare parisien, le CAC 40, progresse pour sa part de près de 14 % sur la même période, un rythme de progression qu'il n'avait pas enregistré depuis le quatrième trimestre 2003. En dépit de ces tendances hors normes, la plupart des places internationales se retrouvent aujourd'hui à des niveaux légèrement inférieurs à ceux du 1er janvier (le CAC 40 perd 2,4 %, le Dow Jones un peu plus de 4 %). C'est dire si les trois premiers mois ont donc été médiocres. À noter d'ailleurs que cette tendance est surtout valable pour les Bourses nord-américaines et du Vieux Continent, les places des pays émergents connaissant des sorts assez divergents, avec notamment une hausse de 50 % depuis le début de l'année pour la place russe, de 49 % pour celle de Bombay, ou de 40 % pour celle de Taiwan.fragilité des indicesDepuis le 9 mars, date à partir de laquelle les marchés ont commencé à retrouver des couleurs, les investisseurs semblent avoir soudainement pris en compte un certain nombre d'éléments qu'ils ne voulaient pas voir jusque-là. À commencer par la faible valorisation de toutes les valeurs cycliques, véritablement massacrées en 2008, tout comme l'ensemble des valeurs bancaires pour lesquelles les grands argentiers de la planète se sont largement démenés depuis la faillite de Lehman Brothers le 15 septembre 2008. Dans ce contexte d'une moindre aversion au risque, qui a d'ailleurs largement profité au marché obligataire, tous les intervenants se sont bousculés au portillon de peur de passer à côté du rebond tant attendu. Toutes les hypothèques sont-elles maintenant levées ? Le récent retour dans le rouge des indices vient démontrer la fragilité de ce brusque rebond. Gérard Moulin, responsable de la gestion à la Banque Delubac s'inquiète surtout de la forte hausse du chômage, susceptible de mettre à mal la consommation des ménages et donc la santé des entreprises. Il pense que trois secteurs ne devraient pas se reprendre avant longtemps : la banque, l'automobile et la pharmacie. Il s'attend à un automne assez mauvais sur les marchés boursiers avec un CAC sous les 3.400 points à la fin de l'année. « Les plans de relance pour endiguer le chômage seront déterminants. Cela passe ou cela casse », augure-t-il. nLes places des pays émergents connaissent des sorts assez divergents.
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