La relance vue par le préfet de Picardie

Goodyear-Dunlop qui menace 400 salariés d'un plan social ; 800 nouveaux demandeurs d'emploi chaque mois alors que le taux de chômage régional est supérieur de un point à la moyenne nationale ; la sous-traitance automobile ou la logistique touchées de plein fouet : être préfet de Picardie n'est pas une sinécure par temps de crise. Ce lundi au moins, à l'issue du comité interministériel d'aménagement et de compétitivité des territoires (CIACT), Henri-Michel Comet pourra annoncer les projets que le gouvernement a retenus pour relancer l'économie régionale : réhabilitation de logements, modernisation de l'université, canal Nord-Europe?Depuis quatre mois, le préfet de Picardie vit au rythme de la relance. Il a d'abord dû se rendre plusieurs fois à Paris pour recevoir les instructions des ministres, encore le 22 janvier lorsque Michèle Alliot-Marie et Patrick Devedjian ont réuni les préfets au ministère de l'Intérieur pour s'assurer qu'ils avaient bien pris soin d'associer les élus locaux aux projets.« grenello-compatibles »Il lui a fallu mobiliser tous les responsables de l'État dans la région, TPG, Banque de France, service fiscaux, directions du travail et, bien sûr, ses 13 sous-préfets pour mettre en musique les décisions de Paris. Dès le milieu du mois de décembre, il a demandé à tous les chefs de services des administrations d'État en Picardie de ressortir de leurs tiroirs les projets qui y dormaient en indiquant dans quels délais ils pouvaient être réalisés, s'ils étaient bien « grenello-compatibles » et s'ils contenaient une « spécificité picarde ». Après avoir fait le tri, il a adressé cette liste début janvier à chaque ministère en vue du CIACT de ce lundi.De même, il a dû organiser des rencontres avec les milieux économiques pour vendre le plan de relance et les mesures de soutien à l'économie. Dès octobre, Henri-Michel Comet a ainsi mis en place la commission chargée de s'assurer que les banques et les établissements financiers ne coupaient pas le robinet du crédit aux entreprises. Il a demandé aux services fiscaux et aux directions du travail de contacter les PME connaissant des difficultés de trésorerie ? plus de 800 ? pour envisager des délais de paiement. Le 26 janvier, il recevait les 170 sous-traitants automobiles pour leur rappeler les exonérations et les mesures sociales destinées à amortir la crise.Henri-Michel Comet reconnaît qu'avec les élus locaux, en majorité de gauche dans la région, les choses se sont bien passées. Une cellule État-conseil régional (PS) a été mise en place pour coordonner les dispositifs d'intervention et suivre les entreprises en difficulté.Le plan de relance a aussi été l'occasion de réformer un peu l'administration : le préfet a demandé aux services publics de réduire à seize jours leurs délais de paiement. Comme quoi la crise a parfois du bon. Patrick Coquidé
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