Xavier Bertrand ne veut pas « rester au chaud »

Le terrain, c'est bien »? C'est avec ce slogan simple que Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP depuis un mois, mène sa campagne de reconquête de l'électorat populaire, au moment où la crise précipite Nicolas Sarkozy dans l'abîme des sondages.L'ex-ministre du Travail s'est installé rue La Boétie avec un objectif ambitieux : 500.000 adhérents d'ici à 2012, soit le double des effectifs actuels. L'UMP a subi une forte érosion au lendemain de la présidentielle de 2007. Et les défaites électorales de 2008 l'ont creusée. Mais « aujourd'hui, on est à 25-30 % de demandes d'adhésion supplémentaires par rapport à la même période de l'an dernier. Je n'ai pas quitté le gouvernement pour me fixer un objectif d'augmentation de 4,3 %. On me dit mission impossible, ça me stimule », explique-t-il.Deux, trois fois par semaine, Xavier Bertrand quitte Paris pour aller sillonner la France en crise. « C'est la seule possibilité de rester connecté, on ne peut pas être un secrétaire général dans son bureau? Il faut y aller, même si c'est chaud, il ne faut pas rester au chaud. » Souriant, il note au passage que Martine Aubry, première secrétaire du Parti socialiste depuis fin novembre, n'a effectué que très récemment son premier déplacement. Sur le terrain, le patron du parti ne prononce plus de discours mais anime « des séances de questions-réponses ». Rien à voir, souligne-t-il, avec la « démocratie participative » de Ségolène Royal. « Je n'arrive pas avec une page blanche mais avec des propositions ouvertes à discussion, à confrontation. » Les gens qu'il rencontre en ce moment lui paraissent-ils plus hostiles qu'il y a quelques mois ? « On me sollicite beaucoup pour expliquer, mais je ne suis pas le porte-parole du gouvernement. » Le député de l'Aisne veut résolument tourner son parti vers les « plus fragiles » et les classes moyennes. L'UMP est d'ailleurs devenue le « mouvement populaire ». « Ce n'est pas que sémantique, on peut et on doit parler à tout le monde », martèle Xavier Bertrand. Jeudi, il sera dans l'Essonne pour une réunion sur la bioéthique : « Il nous faut des idées nouvelles pour 2012, mais avant 2012, c'est mieux. Il faut ancrer le parti dans la société, même hors période électorale. » Multiplier les débatsL'ex-socialiste Éric Besson a été promu à la tête d'un « think tank » d'experts et d'intellectuels. Le site Internet de l'UMP sera complètement remodelé d'ici à septembre pour permettre l'organisation permanente de débats, et les militants sont appelés à utiliser sans restriction les réseaux communautaires comme Facebook ou Twitter. Pour Xavier Bertrand, l'UMP a « trois rôles : apporter des idées, tester les réformes, susciter et créer des réformes ». Il évoque aussi bien la simplification de la fiche de paie que le droit de garde des enfants. « Avec la réforme constitutionnelle, un sujet peut être débattu par le mouvement, porté par des élus et repris par le gouvernement ou examiné sous forme de proposition de loi. »Xavier Bertrand veut aussi faire déménager l'UMP, aujourd'hui confiné dans une ancienne banque à deux pas des Champs-Élysées. Il cherche un local « convivial, ouvert » dans un quartier? plus « populaire ».Toujours membre du « G7 », le cercle restreint de ministres que Nicolas Sarkozy réunit régulièrement autour de lui, Xavier Bertrand gère désormais sa rivalité avec le président du groupe UMP de l'Assemblée, Jean-François Copé. Mais il souligne, à l'intention de ceux qui lui prêtent de grandes ambitions, que « la question du leadership est tranchée et pour longtemps » à droite.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.