Quand la France tisse sa toile

Les Français ont de quoi se réjouir : souvent nostalgiques d'une France dont le poids diplomatique excédait celui de son économie, ils seront nombreux au G20, à Londres. Trois à deux face aux Américains, pour être précis. Au-delà du président Nicolas Sarkozy, Dominique Strauss-Kahn, le directeur général du Fonds monétaire international, et Pascal Lamy, celui de l'Organisation mondiale du commerce, sont eux aussi autour de la table, tandis que, côté américain, seul le président Barack Obama pourra parler le même langage que Robert Zoellick, le président de la Banque mondiale. Reste que Lamy et DSK sont? français, certes, mais de nationalité seulement, puisque leur fonction relève avant tout du multilatéralisme. C'est d'ailleurs vrai également pour un autre de leurs compatriotes, Jean-Claude Trichet, absent de la réunion, mais dont les paroles et les actions, en tant que gouvernement de la Banque centrale européenne prennent, durant ces temps de crise, un relief significatif. Français de nationalité seulement ? Voire. Si certains, de Strauss-Kahn à Lamy, ne font pas partie de l'actuelle majorité présidentielle, ils partagent certaines caractéristiques bien françaises : conceptuels, cartésiens, de tendance sociale-démocrate par rapport aux Américains, ils retrouvent, à la tête du FMI plus qu'à l'OMC, une « raison d'être » comme l'on dit littéralement en anglais, face à des pragmatiques qui ne se sont pas embarrassés de nuances dans leur poursuite du libéralisme mais se trouvent aujourd'hui à court d'idées pour le réformer. L. J.B.
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