Deutsche Börse retrouve sa liberté

C'est une page de l'histoire de Deutsche Börse qui se tourne. Les deux fonds d'arbitrage TCI et Atticus ont annoncé la fin de leur alliance. À eux deux, ils détenaient 19,3 % du capital de l'opérateur de marché allemand. Cette décision s'est accompagnée de l'annonce par Atticus de la réduction de sa participation dans le capital de l'opérateur boursier en dessous des 3 %, au-delà desquels une déclaration est obligatoire outre-Rhin. Auparavant, la part du fonds était aux alentours de 11 %.La sortie prochaine de TCI ne fait désormais plus de doutes. Si, officiellement, Deutsche Börse refuse de s'exprimer sur ce mouvement dans son capital, il ne fait pas l'ombre d'un doute que la sortie de scène de ces deux hedge funds est un véritable soulagement.Acteurs encombrantsCes derniers ne cessent en effet d'empoisonner la vie de la direction du groupe depuis plus de quatre ans. En 2005, ce sont eux qui avaient déjà fait échouer le projet de fusion avec le London Stock Exchange avant de contraindre le patron de Deutsche Börse de l'époque, Rolf Breuer, à démissionner. Avec la crise et la chute de l'action, les fonds avaient encore poussé leurs exigences : la vente des divisions les moins rentables, notamment le marché actions, pour se concentrer sur l'activité dérivée, plus juteuse. En septembre, c'est dans ce but qu'une alliance avait été conclue entre eux. Mais le patron de Deutsche Börse, Reto Francioni, n'avait rien cédé, estimant que les trois piliers du groupe (actions, dérivés et chambre de compensation) fondaient un modèle équilibré. Cette stratégie ferme et le besoin sans doute croissant de liquidité des fonds auront donc eu raison de leur patience.Selon Deutsche Börse, la stratégie actuelle du groupe ne change pas : développer la croissance organique en développant de nouveaux produits et en acquérant de nouveaux clients. Rainer Riess, directeur général du groupe, a hier notamment insisté sur le « grand potentiel de croissance » que constituait la régulation des produits de gré à gré (OTC), comme les dérivés de crédits. Personne ne s'attend donc à de grands bouleversements dans la conduite de l'entreprise. Mais, désormais, Reto Francioni n'aura plus à craindre la pression de ces deux fonds activistes. Romaric Godin, à Francfort
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